Femmes touarègues: ressources sur ce thème
(Burkina Faso, avec l'association Tin Hinan)


 Interview d'une bénéficiaire de Tin Hinan

Cette une jeune femme a 27 ans. Comme beaucoup de femmes nomades, elle s’est mariée très jeune. Elle a déjà deux filles et est enceinte du troisième enfant. Avec son groupement de femmes, elle a rejoint la formation à la teinture que Tin Hinan dispense dans ses locaux à Gorom Gorom. Nous avons voulu savoir quels étaient ses projets et avoir son point de vue sur le statut de la femme nomade...

 Pourquoi avez-vous décidé de suivre cette formation?

"La teinture est un métier qui me plaît vraiment et c’était l’occasion pour moi d’apprendre."

Qu’attendez-vous de cette formation ?

"J’espère pouvoir continuer cette activité et en faire mon métier. J’espère qu’elle m’apportera autant que la précédente : avant cette formation, j’avais déjà suivi un cours d’alphabétisation en Tamachek.Ca a vraiment changé ma vie de tous les jours. Je peux par exemple envoyer des messages, communiquer par moi-même, alors qu’avant j’étais obligée de passer par quelqu’un."

Avez-vous un rêve particulier ?

"Je n’aime pas rester à la maison, j’ai l’impression de ne pas être utile. J’aimerai pouvoir aider les gens, faire quelque chose vraiment."

...et un projet particulier ?

"J’aimerai déjà continuer dans cette activité, avec l’association. Mais je me dis aussi que peut-être après la formation, je pourrais essayer de monter ma propre affaire, mon propre atelier. Parce que je ne sais pas faire que la teinture, je sais aussi faire faire de la couture etc... Pour le moment, je profite de mon activité au sein de l’association pour progresser jusqu’à ce que je sois capable de me lancer seule."

Que pensez-vous du rôle de la femme au sein de la communauté nomade ?

"C’est difficile, car c’est toujours ton mari qui prend les décisions. Par exemple, pour cette formation, moi c’est bon car je n’habite pas loin. Mais dès que tu habite un peu loin, alors là il te faut un moyen de transport pour t’y rendre et le mari va refuser. C’est pour ça que c’est plus difficile pour les femmes de villages un peu éloignés d’assister à une formation.
Mais surtout, la femme doit suivre son mari, donc elle ne peut pas faire ses propres projets, elle se contente d’aller avec lui." 

Qu’est-ce qui vous révolte le plus ? Qu'est-ce que vous aimeriez voir changer? 

"Les filles, on ne les envoie pas à l’école et on leur donne un mari. On les marie vers l’âge de 12 ans à un homme qu’elles n’ont pas choisi et elles vont alors vivre chez leur mari. Et vers 15 ans elles commencent à avoir leur premier enfant. Vous voyiez, toutes celles qui sont ici à la formation sont mariées depuis longtemps et ont eu des enfants très jeunes. 

Je pense qu’il y a vraiment beaucoup de travail à faire sur la scolarisation des enfants, surtout des fillettes. Il faut absolument convaincre les parents de les envoyer à l’école !"

 

 

 

Plaquette que nous avons réalisée pour Tin Hinan  (pdf)

 Articles de notre carnet de route en lien avec l'association Tin Hinan: 

Premier tour d’horizon des associations
Le Salon International d’Artisanat de Ouagadougou
Départ pour Tasmakat
Le lendemain matin
De retour à Gorom

 


Ressources externes

  • Interview de Saoudata Aboubacrine par "Voix de femmes", pour la Radio des Nations Unies
    "Rêve d'un parlement, d'un conseil et des droits sur les ressources naturelles, pour les Touarègues"

 


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