Dans le bus pour Gorom

Dimanche 5 novembre, en route pour Gorom-Gorom !

Le moment que nous attendions avec impatience est enfin arrivé : nous allons nous rendre dans le Sahel pour voir les actions de Tin Hinan sur le terrain. En effet, si travailler avec le siège est intéressant, il nous tardait toutefois d’aller à la rencontre des femmes nomades avec lesquelles l’association travaille. Saoudata étant au Maroc et ayant difficilement accès à Internet, les communications ont été un peu difficiles. Les membres de Tin Hinan Gorom Gorom ont donc été prévenus à la dernière minute de notre arrivée : espérons qu’ils seront en mesure de nous accueillir ! Notre départ est prévu pour dimanche matin.  Nous recroisons Amadou, le touareg que nous avions rencontré au SIAO. Celui-ci part également dimanche matin dans le Sahel ! Il nous propose donc de nous aider en se chargeant de réserver à notre place deux trajets de bus. Nous acceptons, même si le fait qu’il ne nous ait demandé ni notre heure de départ, ni d’argent pour la réservation, et que l’on n’ait aucun moyen de le joindre pour obtenir nos numéros de réservation nous laisse sceptiques... !!! Et pourtant, à notre arrivée le lendemain matin, à l’heure de départ de notre bus, nos deux places s’avèrent être effectivement réservées... Aurait-il réservé deux places dans chaque bus ?!

Avec ce premier trajet en bus, nous faisons connaissance avec les transports locaux : c’est le genre d’expérience que l’on n’oublie pas ! Coincées à trois sur l’équivalent de deux places en pleine chaleur pendant des heures et secouées dans tous les sens. Nous avons quand même de la chance : la compagnie que nous avons choisie est la plus fiable en terme de sécurité : les chauffeurs ne sont pas payés au trajet comme c’est le cas pour la concurrence. Et cela se voit ! Le trajet est agrémenté de pauses toutes les demi-heures, à chaque fois d’environ dix quinze minutes... Bref un rythme tout à fait soutenu pour un trajet non moins interminable... Mais les chauffeurs locaux savent y mettre les formes en diffusant des musiques reggae qui donnent à l’aventure un petit air de gaîté...

Arrivées à Dori, il nous faut changer pour emprunter un « taxi-brousse » : là encore, cela vaut le détour ! Nous trouvons un taxi qui accepte de nous prendre pour 1000 F chacune. Toutefois, il ne faut pas en toucher mot aux autres passagers, un groupe de Pakistanais à qui ils ont demandé 7000 F chacun ! Nous nous entassons encore une fois dans le taxi (il est impressionnant de voir à quel point il est possible ici pour un chauffeur de rentabiliser un trajet !). Après un pneu crevé et 3h de route, nous arrivons finalement à bon port, où la douane nous accueille : il faut s’acquitter de la taxe touristique, qui s’élève à 1000 F par jour ! Nous essayons d’expliquer que nous sommes venues dans le cadre d’une association lorsqu’un des douaniers nous interrompt :
« Bon, écoutez, on va essayer de négocier »
Il s’en va un court instant puis revient en nous annonçant :
« Bon, voilà ce qu’on va faire : vous nous dites bonjour, on vous dit bonjour, et ça marche comme ça, vous ne payez rien. »
Si seulement les négociations pouvaient être toujours aussi simples !

Arrivée à Gorom

Ca y est, nous pouvons enfin poser nos sacs et faire connaissance avec les membres de Tin Hinan-Gorom. C’est Rissa, le coordinateur qui nous accueille et nous présente son travail et les personnes qui vivent ici. Ils habitent à 5 ou 6 dans les locaux de l’association (des matelas étalés dans le salon et sur la terrasse) et nous ont même laissé une chambre pour que nous soyons bien installées. Nous établissons avec Rissa notre emploi du temps du séjour : demain, formation de teinture sur place puis départ pour Tasmakat, un petit village à une trentaine de kilomètres de Gorom pour y assister à un cours d’alphabétisation et rencontrer un groupement de femmes aidées par Tin Hinan. En voila un beau programme !
Pour cette première soirée dans le Sahel, nous décidons de partir à la découverte de la ville de nuit. Au cours de notre promenade, nous faisons la connaissance de Moussa (qui s’est fait rebaptisé Michel) et de Lasso (Alassan de son prénom qui, sous nos conseils avisés va bientôt se faire rebaptiser Alexander !). Cette soirée nous permet également de rencontrer Maurice, un ami Bobolais de Lasso venu pour 2 jours avec une amie française, Camille, pour faire un tour de chameau dans les dunes : comme nous avions prévu de descendre à Bobo Dioulasso à la fin de la semaine, il nous propose de nous accueillir chez lui pour les quelques jours où nous serons là-bas.

Lundi 6 novembre

Nous assistons pour la première fois à une formation sur la teinture : le cours devait commencer à 8h00 et nous nous rendons vite compte que l’heure Africaine est aussi de vigueur ici. Les femmes commencent à arriver à 9h00 et, après une longue discussion sur : « faut-il ou non apprendre à teindre une autre couleur que le bleu, sachant que les touaregs n’aiment que le bleu ??... » la formation peut enfin commencer. Nous passons en revue toutes les étapes,  qui permettent de créer à partir d'un tissu blanc et de petits sachets de pigments un tissu aux couleurs chatoyantes. Nous servons même d’exemple pour expliquer les différences de nuances : plus on rajoute de l’eau, plus c’est clair. Ainsi, pour fabriquer Marie on doit mettre beaucoup d’eau, pour moi un peu moins, pour Fadimata (la formatrice) encore moins, et ainsi de suite...

Voir photoreportage : formation à la teinture

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