Le stand de Tin Hinan au SIAO

Le Salon International d’Artisanat de Ouagadougou

Saoudata étant partie, c’est maintenant avec Fati’, sa soeur, que nous commençons à travailler. Nous passons une après-midi en sa compagnie au cours de laquelle elle nous explique patiemment l’histoire de cette petite association devenu très importante grâce au travail de tous ses membres (travail tel qu’aucune des femmes de Tin Hinan ne s’est mariée ou ne l’est restée).
Tin Hinan participe actuellement au SIAO où elle expose les réalisations artisanales des différents groupements de femmes avec lesquels elle travaille. A croire que la malchance est contagieuse, lorsque nous retrouvons Fadimata (dite « La blanche » en raison de sa peau très claire) le premier jour sur le stand, elle nous explique qu’à cause de nombreux vols de stand durant la nuit, l’association n’a nulle part où  s’installer et qu’ils doivent attendre que la police rétablisse l’ordre pour pouvoir trouver un endroit et monter le stand.

Après avoir eu un entretien avec le responsable communication du SIAO pour discuter de l’article que nous allions écrire, nous rencontrons Amadou, un touareg, qui nous invite à boire le Dolo dans une reproduction de campement Peul. Notre semaine s’organise ensuite entre travail à domicile et passages au stand de Tin Hinan au SIAO. Elle s’achève sur le départ de Fati’ qui rentre pour le Mali. Nous passons la dernière soirée avec elle autour d’une glace avec « la blanche » et le trésorier de l’association. Avant le départ, elle nous invite à passer la voir au Mali... ce ne sera pas pour cette année, mais qui sait, peut-être aurons nous l’occasion de retourner  bientôt en Afrique !

Au bord du barrage...

Nous faisons la connaissance de Salif, un musicien de 28 ans qui vit dans le quartier Norshin, plus souvent appelé « le ghetto ». Il partage son logement avec trois autres jeunes « aventuriers », c’est-à-dire des personnes qui comme lui ont quitté leur village ou leur pays natal pour venir dans la capitale. Il nous a invité à boire le thé sur le bord du barrage, lieu idyllique si l’on fait abstraction des amas d’ordures qui le jonchent... Assises sur des pneus, nous l’écoutons jouer de la musique tandis que les enfants qui jouaient autour se rapprochent. Tous semblent connaître ses chansons et se mettent à l’accompagner. Les enfants sont maintenant tout autour de nous et veulent participer : à tour de rôle, l’un chantera, l’autre accompagnera aux percussions en tapant avec un bâton sur une boîte...on fait même passer des auditions pour choisir celui qui respectera le mieux le rythme ! Un vrai moment de bonheur que nous partageons avec eux. Plus tard, Salif nous explique son intérêt pour les enfants : tous dans le quartier le connaissent et il vient souvent jouer avec eux près du barrage. Il apporte aussi régulièrement son aide à l’orphelinat de Fada, à quelques heures de Ouagadougou.


Coucher de soleil sur norshin (Ouagadougou)

Réactions démesurées...

Nous avons à plusieurs reprises été confrontées à des comportements, règles ou réactions qui ont pu nous paraître, avec nos yeux d’européennes, un peu exagérées... Voici un certain nombre d’anecdotes qui en témoignent :
- Nous étions dans le bus pour nous rendre au SIAO. La route étant bloquée par les mili-taires, le chauffeur arrête le bus 200 mètres avant l’arrêt de bus normal. Tollé général ! Pas question de marcher jusqu’à l’entrée ! Les passagers s’énervent de toute part sur le chauffeur et refusent tout bonnement de descendre du bus...Un peu dépassées par l’ampleur de la réaction, nous nous faufilons discrètement par la porte arrière du bus pour rejoindre, à pied, l’entrée du Siao.
- Mary, chez qui nous vivions, logeait également un ami à elle, un français (le même qui était coincé derrière la porte). Un matin, Mary  nous explique, passablement agacée :
« Le vieux là, il m’a énervée ! Alors je l’ai enfermé dehors ! Si vous entendez crier et taper, c’est normal, c’est lui qui cherche à rentrer... mais il m’énerve ! »
- En consultant nos horaires de bus, nous découvrons un peu étonnées les sanctions appliquées...En effet, pour avoir voyagé dans un bus sans ticket, le contrevenant peut avoir à, suivant le cas, nettoyer le bus, payer une amende ou...subir une peine de prison !
- Nous furent assez surprises à la vue d’une pancarte dans une foret naturelle classée :
« tout chien non tenu en laisse sera abattu sur le champs. » (Visiblement, mieux vaux ne pas trop rigoler avec les autorités burkinabées !)
Mais surtout de façon générale la moindre discussion, même la plus futile, peut se transformer en véritable palabre ! Ainsi, nous avons pu assister (un peu inquiètes) à un débat houleux de près d’une heure (en Moré) avant de comprendre qu’il n’était en réalité question que de décider s’il valait mieux boire le thé dehors ou à l’intérieur...

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