Les origines incertaines de Marlène

Durant tout notre séjour, Marlène a souvent vu ses interlocuteurs douter de ses origines et, lorsqu’elle affirmait qu’elle était française, elle s’est souvent vu répondre : «Ah non, toi c’est sur, t’es pas française, tu serais plutôt...». Voici une liste non exhaustive des nationalités qu’elle s’est vue attribué, de la plus banale à la plus étrange : canadienne, belge, suisse, guinéenne, algérienne, burkinabé, comorienne, shaolin portugaise, peul...

Samedi 28 octobre

Après un début de journée fatiguant (même avec le badge « exposant », deux blanches dans un salon artisanal africain sont toujours des acheteuses potentielles, ce qui fait que nous ne pouvons pas faire un pas sans être sollicitées par un vendeur), nous avions prévu de faire un tour à cheval avec Mamoudou (un ami de Vincent) qui, en plus de sa galerie d’art, propose des ballades pour les touristes. La promenade qui devait être assez tranquille ne le fut pas tant que ça puisqu’elle se déroula de nuit en plein Ouaga au milieu de la circulation (ni Marie ni moi n’avions jamais fait de cheval... difficile donc de les faire traverser seulement lorsque le feu est vert !). De plus, j’avais hérité d’un cheval assez hystérique qui ruait pour me faire tomber et, qui plus est, était apparemment amoureux de la jument sur laquelle se trouvait Marie devant moi. Une journée qui s’avéra plus épique que reposante...

Sur la route de Bazoulé

Dimanche 29 octobre

Première virée touristique direction Bazoulé : parc naturel aux caïmans sacrés. La croyance veut qu’à chaque fois qu’un caïman meurt, les villageois le ressentent et enterre la dépouille de l’animal, ce qui préservera le village de la sécheresse.
Ayant RDV à 10h30 pour partir et connaissant la ponctualité d’Adama, nous lui avions don-né RDV une demi heure plus tôt, histoire de pallier à toute éventualité de « vélo gaté ». Ne voyant rien venir, nous nous décidons à l’appeler à 11h pour savoir où il en est :
« Je suis chez moi là ! Quand vous m’avez dit 10h je croyais 10h du soir moi ! » Certes, pourquoi  ne pas visiter un parc naturel en pleine nuit !! Départ vers 12h30 suivi d’un trajet assez difficile à supporter pour nos pauvres postérieurs déjà abîmés par la ballade en cheval de la veille. A notre arrivé nous croisons deux « Nassara » - les blancs en Moré - des français qui, comme à leur habitude, étaient en train de râler... .

Nous entamons la visite du site avec, pendu à notre bâton, un poulet vivant destiné àattirer les caïmans sacrés pour les faire sortir de l’eau. Apparemment, le poulet fait son effet puisqu’il se fait manger beaucoup trop tôt et que nous sommes obligés de continuer notre chemin avec une simple casquette accrochée à notre bâton... Nous prenons ensuite le thé à la menthe ce qui ne manque pas de durer... un certain temps. C’est au coucher du soleil que nous quittons le parc avec devant nous encore un p’tit bout de chemin à parcourir avant de rentrer. Au bout d’un moment, nous nous rendons compte que cela fait un moment que la mobylette d'Adama et Marie ne nous suit plus.  Nous rebroussons chemin et les retrouvons poussant la mobylette qui refuse de démarrer. Panne sèche sur une route presque déserte en pleine nuit. Manu part à la recherche d’une bouteille d’essence et nous pouvons repartir près d’une heure plus tard. Trouvant sûrement que la soirée n’avait pas eu son quota de galère, Manu a réussi à nous perdre, sans portable... Après quelques tours dans Ouaga by night, nous arrivons enfin à bon port et nous pouvons rassurer Adama et Marie qui nous attendaient là depuis un petit moment. Petite palabre entre les deux chauffeurs suivie de près par une seconde entre  Manu et le loueur de mobylettes à qui nous rapportons son bien beaucoup plus tard que prévu. De plus, la mobylette que nous avons louée à Vincent n’a plus d’essence pour rentrer après cette petite escapade nocturne. Fatiguées par tant de discussions, nous décidons de passer une soirée tranquille.

C’était sans compter sur notre chance légendaire qui nous conduit à ne pas trouver une seule allumette dans la maison pour allumer le gaz. Pas vraiment décidées à manger un bol de riz cru, nous décidons de partir à la recherche de feu, élément indispensable à la préparation de notre repas. Manque de chance, la porte de la cour est bloquée. Aux dires de Mary, c'est Augustin, le gardien de la pharmacie, qui utilse une clé gâtée et a dû coincer la serrure. Marie retourne à la porte pour essayer d’appeler le gardien afin qu’il nous ouvre de l’extérieur.  Derrière la porte un vieil ami français de Mary qui lui, cherche à rentrer -à noter qu'en Afrique, l’appellation « vieux » est une marque de respect car les vieux sont les détenteurs du savoir. Chacun doit toujours respecter son aîné -. Après avoir tapé sur la porte pendant près de 2 heures, la serrure cède enfin: nous sommes enfin libres ! Il est 23h et nous pouvons  préparer un rapide repas avant d’aller goûter à un sommeil bien mérité.


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