Le faux départ du Mogho Naaba Un vendredi matin, nous décidons de nous lever à l’aube pour assister à la cérémonie du faux départ qui a lieu tout les vendredi à 7h. Nous arrivons donc devant le palais du Mogho Naaba (chef suprême des Mossi), puis, sous les instructions d’un jeune garde, nous nous installons au pied d’un arbre pour assister à la cérémonie. Un homme s’approche de nous, nous le saluons avant que le garde nous raconte que cette personne à qui nous venions de serrer la main n’est autre que le frère du Mogho Naaba. Il nous explique ensuite que cet homme, même si il n’était pas l’aîné de la famille avait le pouvoir de prétendre au trône, tout comme son frère. Un «accident» l’aurait rendu mentalement déficient, ce qui mettait de côté toute prétention à quelque pouvoir.
La cérémonie commence par l’arrivées des Nabas, à pieds, en vélos ou ou voiture avec chauffeurs suivant la classe dont ils dépendent. Chacun prend place, plus ou moins loin du Mogho-Naba, selon son rang, après avoir soigneusement oté ses chaussures.
Une fois les Naabas tous présents (leur arrivée ayant pris une bonne petite heure...) un coup de canon est tiré. C'est enfin le signal du début de la cérémonie. Le Mogho Naaba, sort de sa case, vêtu de rouge et s'assoit sur son trône, entouré de ses compagnes et de quelques gardes. Tour à tour, les Nabas viennent le saluer, face contre terre dans une sorte de supplication, le tout rythmé par des percussions envoûtantes. Cette partie de la cérémonie dure un certain temps car tout les rangs de Nabas passe tour à tour pour saluer le Mogho.
A la fin de cette cérémonie, le Mogho Naaba rentre dans sa case, tandis que son cheval est désharnaché en 4ème vitesse et rénové par un des garde. Puis, il ressort par une autre porte, habillé de blanc cette fois ci, alors qu'un coup de canon résonne pour annoncer la fin de la cérémonie. A ce moment la, j’aperçois Marie sursauter, tirée de ses rêveries. Voyant tout le monde se lever pour commencer à partir, elle s’interroge : «c’est déjà fini ? Mais j'ai rien vu !» Après avoir attendu près d’une heure et demi, elle s’était tout bonnement endormie les yeux ouverts et avait manqué toute la partie la plus intéressante de la cérémonie...
L’histoire du faux départ L'Histoire du faux départ du Moogho Naaba trouve son origine depuis le règne de Naaba Koundoumié, un des ancêtres du Mogho Naaba. Il existe plusieurs versions de l’histoire du faux départ. La version que nous avons le plus souvent entendue est la suivante :
La femme du Souverain était partie rendre visite à sa famille. Malheureusement, elle mourut. Le chef qui attendit sa femme pendant longtemps, envoya un de ces serviteurs à sa recherche. Ne sachant pas comment apprendre la triste nouvelle au roi, aucun des messagers ne revinrent jamais. C'est ainsi qu'un jour, le chef lui-même décida d'aller à la recherche de sa femme, mes les notables l'en empêchèrent, le suppliant de rester et de la défendre contre les envahisseurs tout proches. Celui-ci décida alors de prendre le parti de son peuple et rentra dans son palais.
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