Salvation Army, le repère des voyageurs

Nous passons une partie de nos soirées dans le salon de l’auberge à bavarder avec les autres backpackers, tous ayant des parcours des plus intéressants. Certains voyagent depuis sept ans autour du monde, d’autres viennent en Inde en quête d’un sujet de film, d’autres reviennent d’une mission humanitaire...Au milieu de tout cela, nous rencontrons deux français qui, comme nous, font le tour du monde autour d’un projet. Partis d’un conte inventé pour une classe de CP sur les quatre éléments, les voilà partis faire le tour du monde à la recherche de l’eau, élément en danger. Les enfants résolvent des énigmes au fur et à mesure, permettant ainsi aux deux voyageurs d’avancer de pays en pays, alimentant le travail de l’instituteur par des petits films sur chaque pays. Leur itinéraire est presque le même que le nôtre, mais nous les précéderons chaque fois. Dommage ! Nous rencontrons aussi un américain (parti sept mois à la rencontre des agriculteurs autour du monde, dont il partage à chaque fois la vie pour un moment. Quels sont les facteurs culturels et religieux qui poussent à adopter un type d’agriculture plutôt qu’ un autre ? (agriculture extensive ou petite ferme, agriculture écologique ou usage massif d’engrais). Voilà la question à laquelle il a cherché à répondre...un projet très intéressant !
Petite anecdote : alors que nous sortons dans un bar accompagnées de l’américain et d’un ami à lui indien, nous remarquons que nous sommes les seules femmes. L’Indien nous explique alors que nous sommes les premières femmes à rentrer dans ce bar...quelques minutes plus tard, des hommes à la table de derrière lui adressent la parole. Il nous explique ensuite :
« Ils disent qu’il ne veulent pas de femme dans ce bar. Ils ne veulent pas que vous soyez ici à boire en même temps qu’eux. » Et bien puisque c’est comme ça, trinquons à la santé de ces messieurs !

Nos petits malheurs

Bombay devait être une étape assez importante en Inde, étant donné que nous devions rencontrer plusieurs associations qui nous intéressaient beaucoup. Nos coups de soleil nous faisant toujours beaucoup souffrir, nos jambes ayant gonflé et étant devenues plutôt effrayantes, nous avons choisi l’option médecin. Et heureusement ! En fait, plus que des coups de soleil, nous avions attrapé une « infection à streptocoques ». Le principe : cela continuait à brûler la peau, même sans être exposées au soleil.
« Heureusement que vous êtes venues me voir ! Un jour de plus et vous finissiez à l’hôpital avec les grands brûlés. Pas étonnant qu’on ait autant souffert ! Bref, la suite de notre séjour à Bombay s’est résumée à aller deux fois par jour chez le médecin (injections etc...) et à nous tartiner de crème, tout en effrayant bien sûr nos voisines de dortoir avec l’état de nos jambes...
Chose assez sympathique : la notion de privé n’existe pas vraiment chez les médecins en Inde. Ainsi, pendant la consultation, les standardistes, autres médecins et même clients débarquent sans prévenir, se mettent à discuter...encore mieux, le médecin appelait ceux de l’accueil pour qu’ils puissent observer à quel point mes jambes étaient « Beurk ». Très sympathique comme défilé !