« A Goa, et toi ?
-Moi, je m’arrête à Mangalore ! »
Arrivés à Mangalore en plein nuit, il m’indique la direction des Rickshaws :
« Non non, c’est bon merci, notre train part très tôt demain, ça ne vaut pas le coup d’aller à l’hôtel. On va rester dormir un peu dans la salle d’attente.
-Ah oui, c’est une bonne idée. »
Il s’en va (nous lui disons donc aurevoir) et revient finalement 30 minutes plus tard. Il s’assoit à côté de nous, qui sommes assises dehors sur un banc pour manger. A ce moment là, un militaire vient vers nous :
« Vous attendez quel train ?
-Celui pour Goa, qui part demain matin
-Alors ne restez pas ici, allez dans la salle d’attente, c’est plus sûr pour vos bagages
-Oui, oui, ne vous inquiétez pas, nous allons rester la nuit dans la salle d’attente. Pour l’instant nous sommes dehors car il est interdit de manger dans la salle d’attente.
-Non non, c’est bon allez-y.»
Il nous fait alors rentrer dans la salle et annonce haut et fort :
« Bon, elles ont le droit de manger ici et il ne faut rien leur dire. Et toi le gardien tu fais attention à leurs bagages, personne ne doit rien leur voler. »
Nous qui adorons avoir les regards pointés sur nous...
Abel, l’homme de l’ashram, s’installe par terre et s’endort. Il a donc décidé de dormir là lui aussi ! Un peu après lui, nous installons notre couverture de survie là où il reste de la place, c’est-à-dire à l’entrée des toilettes et nous endormons au milieu des annonces de train. Lorsque nous nous réveillons à l’aube, Abel est déjà parti. Après quelques heures dans le train, voilà Abel qui débarque dans notre wagon ! Mais qu’est-ce qu’il fait là ! Il nous annonce alors d’un air timide « Je suis dans le wagon d’à côté » avant de repartir. Arrivées à Magdaon, nous lui disons aurevoir et partons changer nos prochains billets de train. Pas de chance, plus de train disponible pour Bombay ! Nous ne passerons donc que 2 jours à Goa... Au moment où nous prenons un Rickshaw, Abel réapparaît de nouveau, nous lançant d’un air naïf :
« I come also with you ?!”
Le rickshaw démarre alors, laissant derrière nous ce cher Abel tout penaud...Cela ne m’étonnerait même pas qu’on le recroise à Arambol !
Après 3 bus et 1,5 km à pied, nous atteignons enfin Goa, juste à temps pour admirer le coucher de soleil. La plage est tellement paradisiaque ! Il s’agit d’une longue plage de sable fin, bordée de cocotiers et qui se prolonge par des rochers rouges ocres tombant à pic dans l’océan. Nous avions un peu peur d’être envahies par les touristes, mais la plage s’avère en fait plutôt calme.

Nous allons ensuite voir un concert dans une sorte de paillote : musique latine suivie de percussions africaines. Depuis le temps que nous n’avons pas de concert, cela fait du bien ! Et surtout, nous sommes rassurées de voir que ce n’est pas Ibiza, ce qu’on avait pourtant cru comprendre de ce qu’on nous en avait dit.

A peine réveillées le lendemain, nous nous rendons sur la plage (ne pas perdre une minute !) pour prendre notre petit déjeuner. Au menu : papaye et bananes achetées à des marchands sur la plage : un régal ! Nous passons ensuite la journée à nous balader, nous baigner, nous prélasser... un vrai bonheur ! Même s’ils ne sont pas nombreux sur cette plage, il est tout de même impossible d’échapper aux marchands ambulants ! Enfin, plutôt aux marchandes, car chose très amusante à Goa, tout est affaire de femmes : ce sont elles qui tiennent la majorité des boutiques, restaurants, hôtels,....décidemment, Goa ce n’est vraiment pas l’Inde ! Bref, c’est cruel à dire, mais pour leur échapper, toutes les tactiques sont bonnes. En effet, au début on discute, on rigole, on leur explique qu’on ne veut rien acheter...mais quand elles reviennent vous voir pour la dixième fois de la journée en insistant alors que vous essayez de vous reposer ça devient lassant ! Notre technique à nous : faire semblant de dormir. Dans mon cas, cela ne fonctionne pas très bien ! Je dois avoir une tête d’acheteuse ou une tête à se faire avoir, je ne sais pas, mais quoiqu’il arrive les vendeurs viennent me voir alors qu’ils laissent Marlène tranquille...Alors que je fais semblant de dormir, les marchandes viennent donc me parler, me déposent les bijoux et autres articles sur la tête, essaient avec leurs mains de m’ouvrir les yeux, me poussent le dos pour que je me lève...un vrai bonheur ! En plus de ne pas marcher, cette technique nous a valu de rester deux heures au soleil entre midi et deux heures alors que nous avions oublié dans la précipitation la crème solaire. Le soir arrivé, la douleur commence à se faire ressentir...aïe aïe aïe !!! Plein de coups de soleil ! Ayant à vrai dire un peu mal partout, nous écourtons la soirée et rentrons nous coucher. Tellement mal qu’il est impossible de dormir ! Si j’avais cru que des coups de soleil pourraient me mettre dans un tel état ! Au « réveil » le lendemain, ce n’est pas mieux, sinon pire. Plier ou tendre les membres, avoir le tissu de nos vêtements en contact avec la peau, marcher...tout cela est devenu pour nous absolument insupportable ! On essaie tant bien que mal de nous promener le long de la plage pour le peu de temps qu’il nous reste à Goa, essayant d’en profiter malgré tout...

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