Un éléphant, représentation du dieu ganesh, en train de bénir les fidèles à l'entrée du temple

Arrivée à Pondichéry

Encore une fois, les billets de train que nous avons réservés ne vont pas nous servir puisque c’est par le bus que nous prenons la direction de Pondichéry : c’est un ancien territoire français situé au sud de Chennai où nous nous rendons dans le but de rencontrer Rouvilla, une indienne qui a quitté l’Inde à l’âge de 27 ans pour suivre son mari et a vécu 14 ans en France.
Nous profitons des premiers jours à Pondichéry pour découvrir cette jolie petite ville : en nous promenant le long des côtes, nous arrivons sur une petite plage perdue au milieu des rochers : plusieurs bateaux sont accostés et les hommes déchargent le poisson pendant que les enfants jouent dans l’eau.

Nous nous asseyons sur le sable ce qui ne manque pas de former un attroupement d’enfants autour de nous, déposant à nos pieds un petit tas de crabes et de crustacés qu’il vont chercher dans la mer. Touchées mais cependant un peu dégoûtées, nous partons sans emporter ce modeste cadeau. Sur le chemin du retour, nous traversons ce qui semble être un petit village de pêcheurs au milieu de la ville. A la réaction qu’ont les habitants à notre égard, nous comprenons que peu de touristes doivent venir visiter ce petit coin qui ne figure même pas sur notre carte : ils nous observent discrètement ou viennent nous parler très simplement de leur vie et de leurs problèmes... Devant chacune des portes, sur le sol, se trouve un dessin, une sorte de rosace, fait à base de farine de riz, en signe de bienvenue dans le domicile. A voir les petites cabanes des habitants, on croirait que la modernité et le développement de Pondichéry se sont arrêtés aux portes de cette rue...
Nous visitons également le Ashram, créé par Sri Aurobindo et « La Mère », qui est également l’initiatrice d’Auroville. Un Ashram est un lieu de retraite où les sages sont sensés pouvoir vivre dans la paix et la tranquillité, loin de l'agitation du monde... C’est un lieu très paisible de détente et de prière... mais bien sûr, on ne peut pas atteindre la sortie sans passer par la boutique souvenir remplie de livres sur la méditation, le yoga...


Rencontre avec Rouvilla

Notre rencontre avec Rouvilla ainsi que toute sa famille nous a particulièrement marquées et a rendu notre escale à Pondichéry inoubliable, enrichissant notre voyage de toutes ses histoires et anecdotes passionnantes. Depuis leur départ de France il y a 7 mois, Rouvilla, son mari Théodore et leurs enfants vivent dans la maison familiale avec la mère et la grand mère de Rouvilla, ainsi que son frère, sa femme et leurs enfants. Toute la famille nous a très vite accueillies et s’est prêtée au jeu de nos interviews sans problème, lançant même des débats entre les hommes et les femmes de la maison... pour notre plus grand bonheur... Après avoir interrogé les femmes de la famille, nous faisons également des interviews de la cousine de Rouvilla ainsi que de sa voisine. Des parcours tous très différents avec somme toute en toile de fond le même point commun : le mariage arrangé. Cependant, contre toute attente (et toujours quelques doutes de notre part), toutes les femmes que nous avons interrogées ces jours là se disent heureuses de leur mariage, même si les choses ne vont pas toujours pour le mieux... Le nombre de mariages arrangés va pourtant en s’amenuisant, laissant la place aux mariages d’amour, et deviennent de plus en plus « modernes » : Maintenant, les jeunes font passer des CV avec des photos, la profession, les attentes concernant le futur mari ou la future femme... et même le groupe sanguin (très important dans beaucoup de pays d’Asie, il détermine le caractère de la personne) !
Rouvilla nous prend ensuite sous son aile pour nous faire visiter les environs accompagnée de son frère et de son mari : c’est ainsi que nous découvrons avec eux le temple Ganesh et son fameux éléphant à l’entrée, Auroville, où nous visitons une fabrique de produits naturels tenue par une de ses amies, l’Eglise du sacré coeur, la fabrique de papier artisanale de l’Ashrom... Etant malheureusement très malade ces quelques jours, je profite tout de même de ces moments de détente accompagnés de toutes les histoires de Rouvilla sur l’Inde, les traditions et la médecine traditionnelle.
Pour notre dernier jour à Pondichéry, Rouvilla nous emmène dans un salon que tient une de ses amies : au programme, massage et pédicure ! Dans le même temps, nous aidons une jeune étudiante à l’Alliance française à réaliser un exposé sur... les fromages français ! Pour nous, c’est une torture de s’entendre passer en revue toutes les sortes de fromages possibles et imaginables, et c’est amusant de voir Rouvilla souffrir comme nous de ce manque de VRAI fromage ! Pour nous consoler, nous aurons tout de même droit à des bugnes en l’honneur de Mardi Gras.
Nous prenons ensuite tout juste le temps de faire quelques courses pour les deux jours de train qui nous attendent et courons à la gare, accompagnées par Rouvilla et Théodore qui restent avec nous sur le quai jusqu’au départ du train en nous promettant de nous retrouver à nos retours respectifs en France.

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