Speed trust, où êtes-vous ?

Nous avons maintenant rendez-vous avec Speed Trust, une association qui travaille dans un autre slum de Chennai. Elle mène des actions de développement,, principalement  à destination des femmes veuves et défavorisées. Un programme de parrainage par des familles françaises leur attribue de l’argent, en échange de quoi elles s’engagent à envoyer leurs enfants à l’école et à les inscrire à des cours du soir (payants et tenus par l’ONG elle-même) pour s’assurer qu’ils puissent faire leurs devoirs dans de bonnes conditions. L’association mène aussi des actions de micro-crédit, des formations...par exemple, ils forment les femmes à la conduite d’auto-rickshaw, et un prêt de l’ONG leur permet ensuite d’acheter un auto-rickshaw dont le remboursement se fera ensuite sur dix ans.
Philippe, le responsable de l’association (un français, le seul de l’équipe), nous a donné les indications suivantes :
« Venez jusqu’à Chennai station et traversez, vous verrez un pont en face, avec à côté un temple. Là, vous demandez autour de vous, tout le monde connaît. »
Nous allons donc à côté du fameux pont et du temple et commençons à chercher (au cas où) avant de demander autour de nous...Comme on s’y attendait, personne ne connaît ! Nous allons donc nous renseigner auprès du poste de police, sans savoir alors qu’il s’agissait d’une grossière erreur.
« Vous savez où se trouve Speed Trust ?
-Non, c’est quoi ?
-c’est une ONG
-C’est quoi ça une ONG ?
-Une organisation non gouvernementale
-Mais c’est quoi, c’est privé ou public ?
-C’est une ONG ! »
Il regarde alors son collègue :
« Tu sais où ça se trouve toi « Non Gouvernemental Organisation » ?
-Non, lui répond l’autre, avant de nous lancer :
« Mais vous voulez aller où ? »
(Arrrr !!!!)
-A Speed Trust, c’est une ONG qui travaille dans le slum juste à côté
-Mais vous voulez faire quoi
-Y aller ! »
Alors que nous commençons à perdre réellement patience et à essayer de nous en aller (« Bon, ce n’est pas grave si vous ne connaissez pas, on va appeler le responsable il nous indiquera le chemin »), l’un d’entre eux, un peu trop zélé, nous lance d’un ton ferme :
« Non non, restez ici et asseyez vous, on va trouver. »
Nous voilà donc parties pour une demi heure/trois quart d’heure assises dans les bureaux pendant qu’il passe de multiples appels :
« Non Gouvernemental Organisation , vous savez où c’est ? »
(Nous n’avions visiblement pas réussi à faire comprendre que le nom c’était Speed Trust !), puis essais de localisation du numéro par le central, etc...toutes les tentatives ont échoué. Mais pas question pour lui de s’avouer vaincu !
« Vous voulez faire des recherches sanitaires sur l’après tsunami, c’est bien ça ? »,  ( ???), nous dit-il en nous tendant son carnet d’adresses avec tous ses contacts dans le domaine (il a en effet un carnet écrit à la main avec plein de contacts répertoriés par thèmes, assez amusant !)...très honorable de sa part, mais décidément il n’a rien compris !
Nous le remercions et lui faussons compagnie pour enfin appeler Philippe et le rejoindre au rendez-vous. Il doit partir voir un ami à l’hôpital, c’est donc une autre personne de l’association qui nous reçoit et nous fait découvrir Speed Trust. Dans la salle, avec nous, un couple de retraités français. En fait, ce sont les responsables de l’association de parrainage en France, partenaire de Speed Trust. C’est un couple très charmant qui consacre toute sa retraite à ce travail. Ils s’avouent débordés, mais leur visage rayonne lorsqu’ils se mettent à parler des familles qu’ils ont pu aider. Nous leur parlons un peu avant qu’ils s’en aillent, prenant la route de Pondichéry.
On nous invite ensuite à revenir le lendemain, pour l’inauguration d’un magasin dans le slum.

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