Arrivée à Chennai (Madras) ou le jour où nous avons décidé de boycotter les Rickshaw

Arrivées à Chennai, nous appelons Praveen pour savoir comment nous rendre chez lui.
« Vous prenez un bus jusqu’à CMBT puis vous m’appelez. »
Soit prendre un bus...mais lequel, heureusement, à force de persévérance, nous trouvons un indien qui parle anglais et nous indique le bus à prendre. Un fois arrivées là-bas, j’appelle Praveen qui me répond :
« C’est juste à 1 km d’ici, vous n’avez qu’à prendre un Rickshaw »
Nous partons donc à la recherche d’un rickshaw, sauf qu’aucun ne semble savoir comment se rendre à cette adresse. Finalement, nous nous retrouvons avec un attroupement de rickshaws et de militaires qui, soit, veulent nous aider, mais nous exaspèrent. Tandis qu’un militaire prend mon carnet et me demande « où c’est Praveen ? » l’autre veut que j’appelle Praveen pour lui demander son adresse.
« Mais puisque je vous dis que c’est ça son adresse et que je viens de l’appeler ! »
Ils parviennent finalement à localiser l’endroit (enfin ! à 1km...) et nous proposent de nous emmener pour la modique somme de 50 roupies ! Avec les 5 roupies au kilomètre affichées sur l’extérieur de l’auto, si ce n’est pas se moquer de nous ! Pas question de céder ! Il y en a, une vingtaine dans la rue, il y en aura bien un à qui on arrivera à faire entendre raison ! Nous les passons tous en revue, mais soit ils ne connaissent pas, soit ils proposent les mêmes prix surréalistes. Puisque c’est comme ça, nous marcherons ! Oui, mais dans quelle direction ? Par chance et surtout à force d’insistance, nous arrivons à trouver un rickshaw pour 40 roupies...petite victoire seulement. Si c’est comme ça, c’est décidé : à Chennai, nous prendrons le bus !
Praveen nous accueille ensuite dans sa charmante maison. Il vit avec sa famille, à savoir sa soeur, sa mère et sa grand-mère. Pendant les quatre jours que nous passerons chez lui, il nous laisse sa chambre, c’est-à-dire le grand confort : lit double, ventilateur, télévision grand écran, salle de bain personnelle, et surtout de l’eau chaude !!!! Bien longtemps qu’on n’avait pas connu un tel confort !
Praveen est un jeune indien de notre âge qui a fait ses études en Finlande...autant dire, le grand changement ! Ce petit passage d’un an a fait de lui, ancien végétarien, un redoutable amateur de viande, n’hésitant pas désormais à mordre à pleines dents dans des burgers (à la vache sacrée !). Europe, tu nous perdras ! Comme plusieurs de sa génération, Praveen cherche à s’éloigner de certaines traditions qu’il juge injustes. Nous l’interrogeons sur la question du mariage arrangé :
« Justement, j’en discutais avec ma mère tout à l’heure. Bien sûr, elle, elle voudrait que je fasse un mariage arrangé, ou du moins que je me marie avec quelqu’un de la même caste. Mais moi je lui ai expliqué que je ne veux rien de tout cela. Pour moi, il n’y aura pas de question de caste, d’origine ou de quoi que ce soit. »


Les bus

Voilà encore une chose qui paraît  très simple mais qui, en Inde, relève de la véritable aventure : prendre le bus. Tout d’abord, il est important de savoir qu’il est impossible de trouver une carte du réseau, c'est-à-dire qu’à chaque trajet que nous souhaitons effectuer, il nous faut trouver une âme charitable qui accepte de nous expliquer comment nous rendre à l’endroit escompté. Ensuite, les bus évitent au maximum de s’arrêter aux arrêts, histoire de perdre le moins de temps possible, ce qui fait que lorsqu’il n’y a presque personne à monter ou à descendre, il se contente de ralentir… Le plus gros problème que nous ayons rencontré se trouve être à Bombay : sur les arrêts et sur le devant des bus, tout est écrit en hindi ! La destination en Anglais et le numéro en chiffres arabes ne sont écrits que sur le côté arrière du bus. La marche à suivre est alors la suivante : guetter les bus, attendre qu’il passe à côté en se tenant prêtes à courir, dès que l’on aperçoit le numéro du bus, sauter dans le bus en marche… plutôt simple, mais essayez avec un sac de 20 kg sur le dos et un autre sac sur le devant ! Arrivées dans le bus, il faut réussir à acheter un billet : aux heures de pointe, il est impossible de parvenir au siège du contrôleur. Au début, nous observons amusées les aller et retour de pièces et de tickets de main en main sur toute la longueur du bus, puis nous nous habituons sans problème à cette méthode d’achat peu commune.
De même que dans les trains, les hommes et les femmes sont bien souvent séparés dans les bus de ville, histoire d’éviter les mains baladeuses ou tout autre forme de contact trop amical de la part de nos amis de la gente masculine. Lorsque par mégarde ou par manque de place nous nous égarons du côté qui ne nous est pas destiné, nous nous faisons gentiment diriger vers la rangée « Ladies only »…
En ce qui concerne la descente du bus, même challenge que pour la montée : premièrement, trouver l’arrêt auquel nous devons descendre ce qui nécessite l’aide du contrôleur qui, en général, ne parle pas anglais et se contente de crier et de nous faire de grands signes pour nous indiquer le moment où il va falloir sauter, deuxièmement ne pas se faire embarquer par la foule de gens qui s’empressent de monter dans le bus. Une chose est sûre on apprend beaucoup des Indiens, de leur comportement, de leur douceur (ils n’hésitent pas à donner des coups de coude ou de sac pour se frayer un chemin) en voyageant pas le bus !

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