Rencontre manquée (pour changer !) avec Madame la députée Avec l’entrée dans l’Union Européenne, l’Etat a mis l’accent sur la promotion de la femme. Ainsi, une commission pour l’égalité des chances a été crée, dirigée par Anna Curdova, également députée. Nos différentes interviews nous donnent des points de vue plutôt mitigés sur les actions de cette commission, pourtant présentée comme très active dans les médias. Nous décidons d’en savoir plus et contactons donc Anna Curdova pour lui présenter notre projet et lui demander une interview. Une semaine avant notre départ, elle nous recontacte : elle souhaite nous rencontrer ! Il nous suffit de lui indiquer nos créneaux disponibles et elle nous recevra....cela fait, nous n’obtiendrons malheureusement aucune réponse de sa part et n’arriverons pas à la joindre pour fixer un RDV avant notre départ. A croire que tous nos rendez-vous en République Tchèque sont voués à l ‘échec !
Slovo 21
Slovo 21 est une association venant en aide aux immigrés qui a lancé un projet « femmes manouches ». Tout naturellement, nous avons décidé d’aller à la rencontre des membres de Slovo 21...une véritable découverte du peuple Rom, sur lequel on a beaucoup de préjugés et que l’on connaît finalement peu...Tziganes, bohémiens, manouches, gitans, rroms, et bien d’autres appellations encore désignent pourtant un seul et même peuple. Originaires de l’Inde, ils durent s’exiler vers l’an 900 sur les ordres du roi afin de divertir le roi de Perse par leurs talents musicaux. A partir de ce premier exil, ils durent ensuite s’exiler de pays en pays. Les variantes changent, certains affirmant qu’ils ont été fait esclaves par les armées turques, d’autres qu’ils ont été recrutés par l’armée pour résister à l’expansion musulmane. Quoi qu’il en soit, les Rroms ont migré, s’éparpillant peu à peu en Europe puis à travers le monde. Ainsi divisés, leur culture a quelque peu évolué différemment selon les régions dans lesquelles ils vivaient : certains ont été convertis à l’Islam, d’autres au catholicisme, certains ont subi les influences latines et d’autres plus orientales. Malgré tout, chose assez remarquable et qui nous a particulièrement touchées en discutant avec les membres de l’association, c’est la faculté qu’ont eu les Rroms (appellation qu’ils préfèrent) à préserver leur culture en dépit des tentatives d’assimilation et d’éradication de celle-ci. On le sait très peu, mais les Rroms ont été au même titre que les juifs la cible des nazis, entre 50 000 et 80 000 d’entre eux étant morts dans les camps d’extermination pendant la seconde guerre mondiale. D’ailleurs, à ce moment les français n’avaient pas attendu la demande des nazis et ont pris eux-mêmes l’initiative d’arrêter et d’envoyer dans les camps de concentration la communauté Rrom du pays...les communistes ont ensuite pris le relais, dans les pays de l’Est, en tentant non pas de les chasser ni de les éradiquer mais de les assimiler, c’est-à-dire d’anéantir leur culture. |  | Malgré tout cela, les Rroms sont parvenus à maintenir toute la richesse de leur culture, et même leur langage à travers les âges ! En effet, presque tous parlent leur langue d’origine en plus de la langue du pays dans lequel ils vivent. Nous découvrons avec passion mais aussi un peu gênées l’histoire de ce peuple....nous le connaissions si peu finalement ! Première fausse idée que nous avions : pour nous, les « tziganes » étaient beaucoup plus nombreux en Europe de l’Est, notamment en République Tchèque, qu’en France. En réalité, ceux-ci sont un peu plus nombreux en France (310 000) qu’en République Tchèque (entre 150 000 et 300 000). Second préjugé : tous les Rroms sont nomades. En réalité, en République Tchèque, 99,5% d’entre eux sont sédentaires. Et malgré tout, ils rencontrent les mêmes difficultés d’intégration qu’en France. L’accès à l’éducation, au marché du travail et même aux soins leur est très difficile. |
« Les Tchèques ne sont pas tolérants envers nous. Pour eux, être intégré en République Tchèque signifie devenir « normal », être comme eux, c’est-à-dire renoncer à notre culture. Ce n’est pas ça la tolérance ! » Le projet « femmes manouches » a été lancé par Slovo 21 car « les femmes Rroms subissent une triple discrimination : la première en tant que membre d’une minorité, la seconde en tant que femme en République Tchèque et la troisième en tant que femme au sein de leur propre communauté », comme nous l’explique la fondatrice de l’association. Par ce projet, Slovo 21 souhaite favoriser l’émancipation de la femme Rrom, tout en préservant toujours la tradition.(cf. interview). | 
