La Strada
La Strada est une association internationale de lutte contre le trafic humain. Nous avons décidé de rencontrer la Strada CZ, sa filière tchèque, très réputée dans ce domaine. Pour nous rendre au rendez-vous, nous commençons à chercher l’adresse...qui est introuvable ! Ni sur leur site, ni sur les annuaires....en fait, nous découvrons un peu plus tard que pour se protéger des trafiquants, et protéger également les personnes qu’elle aide (parfois obligées de changer d’identité) l’association est obligée de garder son adresse secrète. On nous envoie finalement l’adresse par mail.. Arrivées sur le pas de la porte, nous devrons sonner selon le code convenu. Nous avons de la chance qu’ils nous aient fait confiance....nous ne les avons en effet eus que par mail, et ils n’avaient aucun moyen de vérifier qui nous étions ! C’est avec Petra Kutalkova, « prevention manager » à la Strada, que nous découvrons le quotidien de l’association et la lutte de ces femmes qui essaient d’échapper aux trafiquants. Avec l’entrée dans l’Union Européenne, un programme spécifique a été lancé par l’Etat pour lutter contre le trafic humain. Ainsi, les femmes prises en charge par la Strada ont droit, dans ce cadre, d’obtenir un visa. A la condition bien sûr que celles-ci acceptent de coopérer avec les autorités publiques dans la lutte contre les proxénètes et de ne plus jamais se prostituer (voir Interview). Petra se montre plutôt optimiste et confiante pour l’avenir des femmes qu’elle aide...malgré tout, nous restons très touchées par le destin de celles-ci, qui même une fois sorties du cercle de l’exploitation sexuelle doivent faire face à des procédures très longues, des difficultés d’insertion sociale et professionnelle, et bien sûr...comment oublier une telle expérience ?
Berkat
Berkat in Baze est un centre d’accueil pour les immigrés et les réfugiés de République Tchèque, leur procurant des cours de langues, des formations et toutes sortes d’activités pouvant les aider à s’intégrer en République Tchèque. Nous nous sommes particulièrement intéressées à un groupe de femmes immigrées qui se réunissent régulièrement au sein de l’association...
Notre première rencontre à Berkat se fait avec un petit vieillard ne parlant pas un mot d’anglais... Après quelques minutes d’incompréhension, nous rencontrons enfin la responsable qui nous invite à revenir les voir quelques jours plus tard. A notre grande surprise, il ne s’agissait pas d’un simple rendez-vous mais d’un grand repas organisé en l’honneur du nouvel an orthodoxe. En effet, une fois par semaine, les femmes se retrouvent autour d’un déjeuner préparé par l’une d’entre elles : cette semaine, Lidja a apporté des spécialités de son pays, la Russie, que nous partageons en écoutant ses histoires sur les fêtes de fin d’année. Malheureusement, toutes les conversations sont en Tchèque et malgré toute la bonne volonté qu’a une des participantes à nous traduire en anglais, nous avons quand même le sentiment de manquer beaucoup de choses... Après avoir fini de manger, tout le monde se sépare en petits groupes et nous restons un moment avec Natacha, une jeune femme d’origine Russe vivant en Allemagne et dont le mari travaille en République Tchèque. Après avoir échangé quelques cours de français contre des cours de russe, nous faisons une petite interview de Lidja, qui, en toute simplicité, nous fait part de son expérience : sa vie en Russie, les raisons qui l’ont fait partir, ses sentiments sur ces 2 pays... nous sommes très émues et très touchées par son témoignage qui, malgré son sourire toujours omniprésent comporte des évènements très durs et marquants. Notre interview est arrêtée de façon assez brutale par un homme qui, à ce que nous comprenons, veut commencer son cours de tchèque. Nous restons un peu sur notre faim mais repartons tout à fait ravies de cette journée passée en compagnie de ces femmes d’origines et d’histoires totalement différentes. Nous reviendrons quelques jours plus tard pour discuter un peu plus avec la responsable et effectuer une visite des locaux. | 
