Le jeu mystérieux

Alors que nous sommes tranquillement assises dans un pub que Lucien nous a fait découvrir, nous faisons la connaissance de Daniel et Joseph, deux tchèques assis à côté de nous. Nous passons une bonne partie de la soirée avec eux mais ils ont un rendez-vous et doivent malheureusement s’en aller. Juste avant de partir, Daniel nous propose de faire un jeu :
« Imaginez que vous êtes dans le désert, et là vous voyez un cube, décrivez le moi (taille, forme, couleur, matière, position...). Ensuite, vous voyez un escalier, décrivez le moi. Maintenant, il y a un cheval, décrivez le moi. Que fait-il ? »
Après nous avoir donné l’interprétation de nos réponses, ils s’en vont, nous laissant pour le moins dubitatives...
A son retour de Hongrie, nous retournons avec Lucien dans ce même pub. Celui-ci nous dit :
- Hier on m’a fait un jeu, il faut que je vous le fasse... Imaginez que vous êtes dans le désert...
- Et là, on aperçoit un cube !! Répondons-nous d’une seule voix.
Interloqué et déçu que nous connaissions ce test, Lucien nous demande tout de même nos résultats.
« Ah mais vous n’avez pas le jeu en entier ! Je vais vous faire la fin ! Vous êtes toujours dans le désert (avec le cube, l’escalier et le cheval) et là, une tempête arrive, que faites vous ? La tempête se termine et là, vous apercevez la mer, que faites vous ? ».
Qu’on nous fasse un jeu dans un bar et que Lucien nous fasse la suite de ce même jeu dans ce même bar car on vient de lui faire en Hongrie quelques jours plus tôt, si ça ce n’est pas de la coïncidence !

Le Noël de M&M

Cette année, pour la première fois, nous n’allons pas passer les fêtes de Noël en famille. Pas question pour nous de se laisser déstabiliser, nous avons déjà une idée pour occuper de notre mieux le réveillon : comme nous ne pouvons pas être avec nos proches, nous avions décidé de passer la soirée dans un centre d’accueil pour SDF afin de donner un peu de notre temps pour servir à manger et rencontrer des gens pour qui les fêtes de fin d’année sont parfois bien difficiles... Quelques jours avant le réveillon, nous nous présentons au centre d’accueil pour voir si notre aide pourrait s’avérer nécessaire. A peine étions nous arrivées qu’un homme nous tend un bol de soupe. Nous lui expliquons que nous ne venons pas ici pour manger mais plutôt pour proposer notre aide mais, comme il ne parle pas un mot d’anglais, il reste assez sceptique face à nos explications. Sans rien nous dire de plus, il s’en va et revient deux minutes plus tard avec deux personnes qui pourront certainement mieux nous aider. Nous leur expliquons nos intentions, en anglais puis en allemand et tentant même parfois quelques mots de français, le tout accompagné d’onomatopées, mais ils ne semblent pas vraiment comprendre ce que nous essayons de leur dire : « ah d’accord vous voulez manger ?! ». Ils nous donnent finalement le numéro de téléphone d’une personne qui pourrait sûrement mieux nous aider mais nous ne parviendrons jamais à joindre cette personne... Nous finissons donc, à regret, par nous résigner : nous passerons donc le Noël toutes les deux. Finalement, le jour de Noël, deux français débarquent dans le local. Dans leurs bagages, du foie gras et du vin blanc ! Nos yeux s’illuminent, nos ventres commencent déjà à se réjouir du festin qui nous attend ! Il n’y a pas à dire, j’ai beau aimer la découverte culinaire dans les autres pays, la nourriture française me fera toujours craquer, surtout si c’est du foie gras ! Bon, il faut avouer que nous nous sommes peut-être un peu emballées, tout étant destiné à être offert à nos hôtes, Honza et Vojta...Pire que tout, nous surprendrons les deux profanes le lendemain en train de jeter dans les toilettes le reste de foie gras qu’ils ne semblent pas juger à leur goût !

Nous nous préparons tout de même un bon petit repas pour l’occasion et passons une partie de la soirée à jouer aux fléchettes avec les deux français : pas très typique tout ça ! Comme ils sont fatigués ils vont se coucher et nous partons donc toutes les deux à la découverte de Prague la nuit de Noël. Comme nous nous y attendions, les rues sont pratiquement désertes... nous arpentons les rues et, alors que nous approchons du pont Charles, nous apercevons une petite place avec en son centre, un joli petit feu qui nous parait très réconfortant pour cette nuit glaciale. Une vingtaine de personnes sont regroupées autour de cette cheminée improvisée. Nous nous joignons à elles le temps de déguster un verre de vin chaud et c’est avec grand regret que nous quittons la chaleur de ce petit bistrot pour retrouver le froid des rues...

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