Les slums Les slums sont des quartiers très défavorisés où vivent des centaines de familles dans des conditions sanitaires déplorables et dont le niveau de vie est largement en-dessous de la moyenne de la population : les slums sont en quelque sorte ce que l’on appelle les bidonvilles. En ce qui concerne le slum que nous avons visité à Delhi, les habitants jouissent cependant de petites habitations en béton et le gouvernement leur met gratuitement à disposition l’électricité et de l’eau (que les femmes et les enfants puisent où ils peuvent, souvent à même le sol, à la sortie de canalisations dont l’hygiène laisse fortement à désirer...). Cela est loin d’être le cas de tous les slums du pays. A Chennay, les habitations sont construites en feuilles de palmes avec sur le toit, pour certaines, une bâche de plastique pour protéger plus ou moins de la pluie. Le gouvernement a cependant mis en place des toilettes et des douches publiques car aucun des logements ne possède l’eau courante : seulement deux blocs sanitaires pour 8000 habitants qui sont qui plus est payants...

Les habitants des slums sont principalement des familles ayant quitté les villages pour la ville, aspirant à une vie meilleure, mais, n’ayant pas les qualifications requises pour trouver un travail, ils se retrouvent plongés dans une misère et une pauvreté souvent bien pire que celle qu’ils ont quittée. Dans les slums, le système des castes tend peu à peu à disparaître : en effet, se retrouvant tous « dans la même galère », les individus de castes différentes oublient leurs préjugés et font preuve d’une ouverture d’esprit particulière pour aider leurs congénères. La majorité des habitants des slums appartiennent cependant à la caste des Dailits. Concernant le slum où travaille Sakaar Outreach, Rakesh nous explique qu’il va être détruit d’ici 2009 : une partie de ses occupants va pouvoir être relogée mais pour la majorité, la situation est bien différente... personne ne sait ce qui va arriver à ces gens ; où vont-ils bien pouvoir habiter ? Qui va s’occuper d’eux ? Une chose est certaine, l’association va devoir changer sa méthode de travail et tout réorganiser pour pouvoir faire en sorte de continuer à les suivre et à leur venir en aide...

Journée au campus et visite du Lotus Temple Nous passons la matinée avec Massoud, qui nous emmène faire une petite visite du campus JNU...incroyable ! Une véritable jungle, où se perdre au milieu les bâtiments ! Nous passons quelques instants à discuter, assis sur un rocher surplombant le campus avant de rejoindre ses amis au restaurant universitaire...au menu, une liste de mots tout aussi incompréhensibles les uns que les autres.. Marlène opte donc pour un Masala Dosa accompagné de chappattis, et moi pour un je ne sais plus quoi accompagné également de chappattis. Bref, le tout ayant été choisi absolument au hasard, nous nous retrouvons l’une avec une crêpe accompagnée de pain et l’autre avec un beignet accompagné de pain...espérons que la prochaine fois nos essais serons plus concluants !

Pendant le repas, Massoud nous parle de l’Iran et nous fait découvrir d’autres facettes de ce pays dont on ne retient malheureusement bien souvent que ce qu’on entend dans les médias. Au-delà du pouvoir en place, il nous parle de la culture du pays, de la tradition d’accueil des iraniens, des paysages...et parvient même à me donner vraiment envie de visiter ce pays ! C’est en voyageant ainsi qu’on se rend compte à quel point on nous transmet une idée réductrice des pays et que nous nous focalisons là-dessus. Dans notre esprit, Irak=guerre, Iran=islamistes qui cherchent à s’équiper de l’arme nucléaire, Colombie=drogue et j’en passe...Les peuples qui y vivent méritent pourtant tellement qu’on aille au-delà de ces clichés et qu’on cherche un peu à en savoir plus sur eux...Massoud nous parle ensuite d’un problème qui lui est resté sur le coeur...il y a quelque temps, il a fait une demande de visa pour venir en France un mois, rendre visite à ses amis français.  Le visa lui a été refusé, sans aucune raison particulière invoquée, et l’argent du visa a été conservé en revanche...ses amis de sciences politiques ont protesté en envoyant une lettre, mais en vain.
« J’ai été licencié de mon travail en Iran parce qu’ils jugeaient mes idées trop pro-occidentales, et voilà qu’on me refuse l’entrée en Occident simplement parce que je suis iranien. Je comprends qu’ils soient méfiants, beaucoup d’iraniens rêvent de s’installer en France. Mais dans mon cas c’est ridicule ! Je suis sur le point de passer mon diplôme ! Je ne vois pas pourquoi je ruinerais mes études pour rester en France... »
Encore une fois, nous voilà confrontées au problème que rencontrent bon nombre d’étrangers lorsqu’il s’agit d’obtenir un visa pour la France...des fois, on ne fait vraiment pas les fières d’être françaises !
Nous avons ensuite pris la direction du Lotus Temple, notre seconde visite à Delhi...un immense temple en forme de lotus entouré de jardins et de bassins. Avec ce temple, nous découvrons la religion Baha’i, dont nous ne savions rien jusqu’à présent. Et pourtant, il s’agit d’une des religions en plus forte expansion dans le monde ! Datant seulement du XIXème siècle, elle s’est déjà répandue dans la plupart des pays du monde où l’ont peut trouver des temples tout aussi imposants , chacun étant adapté à l’architecture du pays où il se trouve. Cette religion prône l’égalité entre toutes les castes, sexes, peuples, et la tolérance entre toutes les religions. Du moins, c’est ce que nous avons retenu de l’exposition que nous avons vue. Après, il nous faudrait nous pencher un peu plus sur le sujet pour savoir de quoi il en retourne et quelles sont vraiment les idées qu’avance cette religion...
Après cette visite, nous rejoignons Ari, un membre d’Hospitality Club. Il nous conduit chez un ami à lui, ce qui nous permet de découvrir un des quartiers les plus riches (enfin, du moins c’est ce que nous supposons !) de Delhi ! De grandes villas avec gardiens devant lesquelles s’avancent des voitures de luxe... la dernière fois que j’ai vu autant de richesse apparente, c’était à Monaco ! Par contre, même si son ami habite dans ce quartier, il ne vit que dans une toute petite chambre un peu glauque, contrairement à la villa qu’on était en train de s’imaginer sur le chemin! Nous passons un moment avec eux et une Finlandaise qu’il héberge à parler de nos voyages (l’ami d’Ari a visité plus de 80 pays, à l’âge de 35 ans !) avant de rejoindre Rakesh et Ashok (de Sakaar Outreach) au restaurant puis Massoud et ses amis pour une soirée autour d’un feu sur le campus. Une soirée bien chargée !

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