Les Rickshaws

Parmi les personnages incontournables qui font que l’Inde ne serait pas ce qu’elle est sans eux, il ne faut bien sûr pas oublier les Rickshaws : ces personnes qui peuvent être à la fois très drôles mais surtout la plupart du temps très fatigantes et énervantes sont en fait les conducteurs de petits véhicules à trois roues que l’on prend pour se déplacer au sein des villes. Il existe 3 sortes de véhicules : les Cycle Rickshaws, sortes de tricycles améliorés d’une petite banquette pouvant accueillir 2 ou 3 personnes ; les Auto Rickshaws, petites voitures à 3 roues, couvertes mais ne possédant pas de portes (inutile de dire que les trajets d’une heure en pleine nuit peuvent s’avérer assez inconfortables si l’on n’a pas prévu une petite laine...) ; les Shared  Rickshaw, sortes d’Auto Rikshaws, mais un peu plus grands, pouvant accueillir jusqu’à une dizaine de personnes en serrant bien et en superposant au maximum. Beaucoup moins chers que les taxis traditionnels, ils nécessitent malgré tout une habile manipulation du marchandage que nous avons peu à peu appris à maîtriser au fil du temps. Cependant, même si nous passons un bon bout de temps à fixer le prix de la course avant de monter, il n’est pas rare que le rickshaw « oublie » de rendre toute la monnaie ou essaye de grappiller quelques roupies une fois arrivées à destination... Nous essayons pourtant tant bien que mal de garder notre sang froid et n’hésitons pas à préférer le bus quand cela est possible. Le plus étrange avec les rickshaws, c’est que quand on en a vraiment besoin, il est quasiment impossible d’en trouver, par contre, si on a juste envie de se promener, on est tout de suite assaillies par des « Yes mam’, auto rickshaw ?! ». Et comme un non en général ne suffit pas, il faut ensuite se justifier pour expliquer que non, on ne veut pas d’auto, on veut juste se balader :
- Vous voulez aller où ?
- Nulle part, on se promène c’est tout
- Vous voulez aller où ?
- Nulle part !!!
- Mais c’est pas cher, vous allez où ??
- Arrrrrrrrrrr

Concours :

Les plus beaux auto-rickshaws A Agra, tous les rickshaws  redoublent d’ingéniosité et décorent l’intérieur de leur auto avec des morceaux de cuir de couleur, des fleurs, des autocollants... Les auto-rickshaws les plus remplis A Agra également, nous apercevons des auto-rickshaws contenant jusqu’à 8 ou 9 personnes, débordant de jambes de tous les côtés et n’accueillant pas moins de 4 personnes sur le siège du chauffeur ! Le rickshaw le moins négociateur A Delhi, nous arrivons auprès d’un Rickshaw qui, après que nous lui ayons indiqué la direction, nous demande : « Combien vous me donnez ? » - 60 roupies - OK - ... (Quoi ?! Aucune négociation ?!) Arrivées à destination, nous lui tendons un billet de 100 - Ah ben non, j’ai pas de monnaie, vous en avez pas vous ? - Non, on a que 50... - OK alors donnez moi 50 - ... (Quoi ?!!)

LE GRATUIT
A Delhi, pour faire un trajet d’à peine 2 ou 3 km, nous visitons 3 magasins (emporiums), n’achetons rien (au grand désespoir du vendeur qui, surveillé par son patron, nous supplie d’acheter un tout petit truc) et nous retrouvons finalement avec la course gratuite... et 1H30 de perdue !

Ceux qu’on a fait craquer !
De retour de notre trip à Agra, nous arrivons tard le soir à la gare de Delhi. Comme d’habitude, un rickshaw nous accoste, puis deux... mais cette fois, la négociation intéresse beaucoup de monde et c’est bientôt près de 20 rickshaws qui s’agglutinent autour de nous, nous balançant à la tête des prix tous plus extravagants les uns que les autres. Venant de nous réveiller et donc pas d’humeur à marchander, nous leur demandons de l’air et nous asseyons quelques minutes pour respirer. « Ah ben non madame, c’est l’heure d’aller dormir, il est tard il faut rentrer... ». Campant sur nos positions et décidées à les ignorer tant qu’aucun d’eux se déciderait à nous écouter, nous réussissons enfin à les faire craquer et à en faire s’aligner un sur notre prix. Nous quittons la gare en serrant la main à tous les rickshaws présents. Encore une fois, on se quitte en rigolant !

Le plus tunning
A Delhi (encore !) nous entrons dans un auto-rickshaw des plus banals... « Ca vous dérange pas si je mets de la musique ? » Et là, on se prend 150 dB dans les oreilles !!! Nous nous retournons pour voir d’où vient tout ce bruit : le coffre a été remplacé par deux enceintes géantes et deux autres sont accrochées sur le devant ! Nous ressortons de la voiture complètement sourdes...

La rencontre la plus improbable
Dans un shared rickshaw à Agra, j’échange quelques mots avec mon voisin. Juste avant de sortir de la voiture, il me tend sa carte : c’était en fait le champion du monde de danse de moustache (présent dans le Guiness book des records !!)

L’action la plus improbable
De retour de MacLeod Gang, nous arrivons cette fois-ci très tôt à Delhi et devons attendre quelques temps qu’un café ouvre pour se tenir au chaud. Deux hommes arrivent et commencent à nous parler : ils n’ont rien de méchant mais sont assez éméchés ce qui rend la conversation assez difficile, voire incompréhensible. Nous leur faussons assez vite compagnie pour nous réfugier dans un bar. En sortant, nous retombons sur ces deux énergumènes (un des deux est à moitié endormi dans la voiture). Comme nous leur expliquons que nous devons partir à un RDV, le plus réveillé des deux insiste pour nous déposer en voiture. Nous lui expliquons que nous préférons prendre un rickshaw, ce qui, à notre grande surprise, le met dans une grande colère ! Nous profitons d’un moment d’inattention pour sauter dans l’auto, mais quelques minutes plus tard, nous remarquons que... nous sommes suivies ! Devenu comme fou, l’homme zigzague sur la route, se met à côté de nous, nous double, se laisse dépasser... Au début, nous trouvons ça plutôt drôle... jusqu’au moment où le rickshaw quitte sa place pour demander sa route. L’homme descend de sa voiture et prend la place de notre conducteur, qui, ayant vu la scène de loin, revient et l’expulse de la voiture. Nous repartons mais bientôt, le rickshaw est obligé de se re-arrêter : cette fois ci il prend les clefs avec lui. L’homme revient s’installer à la place du chauffeur. « Pourquoi vous me faites pas confiance, je veux vous aider, laisser moi vous emmener ! ». Notre sauveur revient à la rescousse et, tout comme lui, nous commençons à être quelque peu effrayées. Nous arrivons enfin à destination, devant une école du slum quand le rickshaw nous laisse avec un petit « bonne chance ! » avant de partir. Le « psychopathe » nous rejoint ainsi qu’une horde d’enfants du slum qui nous entourent aussitôt. Un peu perdues, nous parvenons tout de même à trouver notre rendez-vous et à nous éclipser le plus rapidement possible des mains de cette âme charitable.

Une femme rickshaw
A Chennai, par le biais de l’association Speed Trust, nous faisons la connaissance de la première femme rickshaw de Chennai. Grâce à l’association, elle a été formée à la conduite et a pu s’acheter une auto à crédit. Depuis quelques années, l’association continue à former des femmes au métier de rickshaw

Un autre gratuit (celui qui nous a pris en stop)
Alors que nous attendions le bus pour rentrer chez notre hôte, un homme entame la conversation :
- Vous allez où comme ça ?
- Mofusil
- Ah mais c’est tout près vous devriez prendre une auto, ça irait plus vite et ça sera pas cher. En plus il est trop tard, il viendra jamais votre bus.
- Non, il va arriver. On préfère prendre le bus c’est moins cher.
Après quelques minutes de discussions :
« Bon allez, si vous voulez je vous emmène et je vous fait payer le même prix que le bus »
Voyant que le bus n’arrivait toujours pas, nous acceptons cette offre alléchante. Alors que nous sortons de l’auto rickshaw, je lui tends un billet. « Non mais c’est bon, la course c’est pour moi, par contre appelez moi demain, vous viendrez manger chez moi, je vous présenterais ma femme et ma fille ! »

Le rickshaw kamikaze
Cette fois-ci il s’agit d’un fait rapporté, mais suffisamment drôle pour qu’il mérite d’être mentionné ! Un ami de Baptiste (un ami à nous) était dans un rickshaw qui a subitement perdu ses freins. Le Rickshaw s’est emballé, a pris de la vitesse... si bien que tous les passagers ont dû  sauter avant que l’auto ne tombe dans la rivière !

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