Rencontre avec l’association Gender Studies

Nous nous sommes rendues pour la première fois à Gender Studies après, comme à notre habitude, quelques difficultés d’orientation. Nous découvrons alors les locaux : une jolie petite librairie féministe. A vrai dire, en voyant cette petite bibliothèque, on a du mal à imaginer l’ampleur de l’association et de ses actions ! La librairie n’est qu’un projet parmi tant d’autres menés par l’association : des conférences régulières sur les questions concernant le genre, un magazine numérique (www.feminismus.cz), un challenge national récompensant les entreprises menant des projets en faveurs des femmes, un projet européen d’égalité sur le marché du travail (en partenariat avec l’UE)...Bref, nous sommes vraiment impressionnées ! Nous rencontrons à chacune de nos visites de nouvelles personnes de l’association (ou plutôt salariées, toutes étant embauchées par Gender Studies), et ce qui nous surprend particulièrement, c’est leur âge ! Beaucoup sont à peine plus âgées que nous, dans les 25 ans, et ont déjà un parcours si impressionnant ! Nous nous entretenons notamment avec Alexandra, une jeune salariée de Gender Studies. Elle nous fait découvrir les projets dont elle est responsable (The Best Company with Equal Opportunities for Men and Women in the Czech Republic et EU Equal project) et nous parle de la place de la femme sur le marché du travail tchèque. Bien qu’en progrès, la société tchèque reste très traditionnelle et il est difficile pour une femme d’accéder à des postes de responsable. Certaines entreprises commencent toutefois à s’intéresser à ce sujet (vraiment ou simplement par publicité ?) et c’est ce que Gender Studies cherche à développer au travers de ses différents projets (voir interview).

Le célèbre château de Prague

Visite du Château et du quartier des synagogues

Passage obligatoire à Prague, nous sommes bien entendu, comme tous les  touristes, allées visiter le château. Avec 570 mètres de long et 130 de large, c’est un des plus grands châteaux forts de par sa superficie ! Situé sur la colline du quartier Mala Strana, il surplombe le vieux quartier et la ville dans son ensemble. Un beau monument et une visite intéressante, mais l’entrée force à faire la visite du château, d’un musée historique, d’une ruelle et de la galerie d’art national en une seule et même journée ! Bref, pas vraiment le temps à notre goût de profiter de tout !


Le lendemain, nous partons à la découverte du quartier des synagogues, un lieu empreint d’histoire. L'histoire de ce quartier remonte au Moyen-Age, époque à laquelle deux communautés juives distinctes cohabitaient : les juifs occidentaux, installés autour de la synagogue Vieille, et les juifs de l’Empire byzantin, installés à la place actuelle de la synagogue espagnole. Les pogroms successifs et la discrimination dont ils sont victimes poussent toutefois les deux communautés à s’unir : à partir du 16ème siècle, ils durent porter l’étoile jaune et pour beaucoup se convertir au christianisme tandis que les tchèques brûlaient les synagogues et pillaient la communauté juive. Ils furent ainsi peu à peu confinés dans un ghetto, dont les limites correspondent au quartier Josefov.
En 1784, Joseph II édite un Edit de tolérance envers les juifs. Leur quartier est alors rattaché à la ville de Prague et une politique d’assainissement est mise en place : un grand nombre de bâtiments et maisons sont rasés pour laisser place à la reconstruction.
C’est sous la seconde guerre mondiale que la persécution de la population juive atteint son paroxysme : seul 10% des 56 000 juifs vivant à Prague ont survécu.
La visite du quartier des synagogues nous a plongées au c½ur de cette histoire...sur les murs de la synagogue Pinkas sont inscrits les noms de 77 000 victimes des persécutions nazies. A l’étage, une exposition présente des dessins d’enfants. Alors qu’ils étaient prisonniers du camp de Terezin, une femme juive a décidé de prendre en charge l’éducation des enfants. Or, les nazis avaient interdit toute activité éducative. Elle a donc décidé de contourner l’interdiction en demandant de leur enseigner le dessin, ce que les nazis ont jugé acceptable. Elle pensait ainsi leur permettre d’évacuer les souffrances par l’expression artistique, leur permettant de mettre sur papier leurs peurs, mais aussi leurs rêves d’évasion. Ces séances ont aussi permis peu à peu d’introduire d’autres cours, d’arithmétique,...en les déguisant en cours artistiques, ce qui a permis d’assurer l’éducation des enfants malgré la vie dans les camps. Les adultes se sont également organisés pour redistribuer plus de nourriture aux enfants, économisant sur leur propre consommation.
Ainsi, les dessins montrent la vie dans les camps, la terreur et la violence infligée, les rêves de retour en terre promise...certains dessins, pourtant faits par des enfants d’une dizaine d’années, sont dignes d’artistes...
La plupart de ces enfants, dont les émotions sont affichées dans cette pièce au travers de leurs oeuvres, ont péri dans les camps nazis. Il est difficile de ressortir de cette pièce sans avoir une boule dans l’estomac...

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