Dimanche 22 octobre, repas dans la famille de Vincent

Vincent et son frère viennent nous chercher chez  Mary : au programme de la journée, visite de leur grand frère Zachary et de sa femme Emma. Comme il en est coutume ici, accueil très chaleureux et « eau de bonne arrivée » ! Me voyant perplexe avec mon bol d’eau entre les mains, Vincent m’explique qu’il faut que j’en boive, ne serait-ce qu’une gorgée en signe de politesse. S’en suit notre premier Tô avec les mains (il s'agit d'un plat traditionnel que les Burkinabé affectionnent particulièrement : une pâte à base de mil que l'on accompagne généralement

d'une sauce) : toujours pas plus habiles qu’avec les spaghetti, nous faisons preuve encore une fois d’une certaine maladresse qui amuse tant nos hôtes. Quelques verres de Sangria plus tard, nous partons pour la « maison des célibataires », cour où logent tous les hommes de la famille qui n’ont pas encore trouvé de femme. Jeu de dames et première dégustation du Dolo, bière locale préparée à base de farine de mil : cela ressemble à de la bière chaude et légèrement acide... Cette journée est aussi l’occasion pour nous de rencontrer le petit frère de Vincent  à qui nous devions apprendre à faire des balles de jonglage : il a en réalité 16 ans et nous décidons donc de ne pas sortir les crayons de couleur que nous comptions lui offrir...

Lundi 23 octobre, Fête du Ramadan

Madame Koné, coordinatrice du RENAF NTIC, passe nous chercher en début d’après-midi. Première étape : la famille d’une des membres de l’association, où un véritable festin nous attend ! Nous partons ensuite chez Madame Koné, et faisons la connaissance de son mari etde  ses enfants. Là encore, une collation nous attend : à vrai dire, après le festin précédent nous ne nous attendions pas à manger de nouveau... nous nous efforçons donc tant bien que mal de faire honneur  au plat !
Les invités se succèdent dans le salon et nous sommes vite frappées par le fait que des catholiques se joignent à la fête. En fait, un élément tout à fait marquant au Burkina Faso est la tolérance qui semble exister parmi la diversité des religions représentées dans le pays. Elle ne se contentent pas de cohabiter mais vivent et s’organisent véritablement ensemble. La question de l’athéisme reste toutefois un sujet un peu plus délicat...Autre fait marquant : la cœxistence du monothéisme et de l’animisme. Comme nous l’a expliqué Salaam, un ami burkinabé étudiant en anthropologie, les gens ici peuvent prier un dieu unique sans pour autant cesser de croire, lorsqu’ils sont au village, aux génies, au pouvoir des fétiches, aux caïmans sacrés et autres croyances animistes.

Etant les seules étrangères de la pièce, l’attention se porte bien évidemment sur nous : d’où vient-on ? Combien de temps va-t-on rester ? Quelle est la raison de notre séjour ? Comment s’est déroulée notre première semaine ?... pour finalement aboutir... sur les problèmes « gastriques » (viva Tourista !) de Marlène, pour son plus grand bonheur ! Toute l’assemblée se passionne pour son état de santé et s’essaie à lui donner des conseils. Heureusement, nous parvenons au bout d'un moment à relancer la discussion sur le projet et sur nos premiers pas en Afrique.

Malheureusement, cette ambiance conviviale est vite perturbée par une crise de paludisme chez le fils de Madame Koné. Pour la première fois, nous assistons à cette triste réalité qu’est l’omniprésence du paludisme en Afrique. Rien que durant notre court séjour, nous seront confrontées à 5 reprises à des crises de paludisme parmi les personnes que nous connaissons. En réalité, personne n’y échappe vraiment, tout le monde faisant de temps à autre une crise. Ainsi, quand Marlène raconte autour de nous que j’ai de la chance de ne pas être malade, tout le monde s’étonne : « Ah bon ? Elle n’a même pas fait une petite crise de palud ? » 
Son fils étant très faible, Madame Koné décide de l’emmener d’urgence auprès d’un médecin. C’est sur cette triste note que s’achève la soirée...

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