M&M (Marlène à gauche, Marie à droite)

Sur le départ...

Ca y est, nous voilà dans le train, direction Paris puis Ouagadougou. J’ai encore du mal à réaliser qu’on en soit déjà là ! Certes nous allons revenir sur Lyon quelques jours après le Burkina Faso avant d’entamer notre périple autour du monde. Mais ces quelques jours ne seront même pas assez longs pour contenir tout ce qu’il y a sur notre agenda : ouvrir un compte pour l‘association, prendre une assurance, assister à la soirée de gala des ailes de la vie, faire une lessive, les derniers achats, obtenir notre visa pour l’Inde... et cette liste n’est pas finie ! Et puis, pour beaucoup, nos au revoir ont déjà été faits : Damien est en Bosnie, Pauline en Espagne, Benjami au Pérou... et nous n’avons pas l’occasion de retourner sur Grenoble avant 10 mois... Bref, il faut se faire une raison : l’aventure a déjà commencé ! Quand je repense à ce jour du mois d’août 2005 où cette idée nous est venue... je crois que nous même n’y croyions pas à cette époque ! Depuis le CE2 que je connais Marlène, nous avons déjà

décidé de partir au Pérou, de monter un bar, de faire un trekking au Népal, de présenter nos photos au concours Paris Match, et des milliers d’autres projets qui n’ont pas trouvé plus d’échos que les traditionnels « Quand je serai grand je serai astronaute » des enfants... D’autant que les circonstances ne présageaient rien dans ce sens : Solange et Marlène vivaient avec moi pendant l’été dans mon studio, et le confinement de nous 3 dans mes 25m2 s’est traduit par de nombreux instants festifs...au cours d’une de nos soirées, l’idée de partir faire le tour du monde ensemble a été lancée, comme de nombreuses autres idées lumineuses avaient déjà pu être lancées.
-Oui, mais si on décide de le faire, il faut vraiment s’y tenir. Là on ne peut pas s’engager à la légère !
-OK
..et voilà, le tout venait d’être décidé.
Nous rêvions toutes trois de voyages, et je crois que j’avais toujours prévu de faire le tour du monde. Seulement je ne savais pas quand. Mais c’était comme un besoin, comme une évidence. J’avais besoin de voir le monde, de sentir, de comprendre les choses par moi même. J’avais besoin de me confronter à la réalité, mais aussi avant tout de partir à  l’aventure, à la découverte de ce monde qui à la fois m’effrayait et me passionnait tant. Je sentais et je sens encore que j’en ressortirai grandie, mais aussi, je l’espère, pleine d’espoir pour ce monde qui semble si souvent tourner si mal. Il n’était donc pas étonnant que l’idée de partir se soit instaurée si facilement dans mon esprit. Plus tard, Solange décida de ne pas venir. Avec ses études d’anthropologie, elle avait des projets différents. Nous nous retrouvions donc deux, Marlène et moi.

Faire le tour du monde, OK, mais pas question de faire les touristes ! Ce qu’il fallait, c’était trouver une thématique, construire un projet autour de ce voyage. Construire un voyage « utile », vivre une expérience  qui puisse ensuite être partagée et apporter quelque chose. Nous avons donc réfléchi et discuté pendant longtemps. Et puis finalement, le thème du droit des femmes est venu relativement naturellement. Nous avions notamment lu plusieurs rapports qui nous avaient laissées sans voix... Comment tant de femmes pouvaient-elles vivre ça au quotidien ? Et même en France ! Mais quel projet monter autour de cette thématique ? Comment, à notre niveau, pourrions nous apporter notre contribution ? Nous ne voulions pas sombrer dans le défaitisme et apporter au public un portrait noir de la condition de la Femme dans le monde. Notre caractère et nos convictions nous ont plutôt conduites à orienter notre projet autour d’un message d’espoir : certes nous voulions dénoncer l’injustice, la pauvreté,  les violences, les viols, les sévices infligés aux femmes, mais nous voulions aussi montrer une lueur d’espoir : toutes ces femmes qui se battent pour leurs droits, tous ces combats réussis, toutes ces associations qui leur viennent en aide au quotidien. L’idée du projet Themis est arrivée, un projet qui donnerait, par l’intermédiaire de portraits, la parole à des 

femmes tout autour du monde qui, de par leur force, leur détermination ou leur talent surmontent et défient les obstacles sur leur chemin. Les obstacles qui ne sont là que parce qu’elles sont des femmes.

Nous nous retrouvons donc là, aujourd’hui, à l’aéroport Charles de Gaulle, dans l’attente de notre avion en partance pour le Burkina Faso. Quelles aventures allons nous vivre ? Quels destins allons nous croiser ? Quelles émotions allons-nous ressentir ? Une nouvelle page dans notre vie est désormais tournée, et l’histoire Themis reste à écrire... ce qui est sûr, c’est que nous en reviendrons forcément différentes.

Aéroport Charles de Gaulle

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