Canada: la fin du féminisme?
(Canada, Le Y des femmes et Le Chaînon)

 

 

Brève histoire du droit des femmes au Québec
Après avoir autorisé en 1791 certains grands propriétaires sans distinction de sexe à voter, l’Etat interdit formellement à toute femme le droit de vote en 1849.  Dans les années 1910, un mouvement de suffragistes apparaît, obtenant dans certaines régions du Canada le droit de vote pour les femmes. Ce n’est toutefois que le 25 avril 1940 que les québécoises obtiennent à leur tour le droit de vote. Malgré cette première victoire, il faudra attendre 1961 pour qu’elles obtiennent la première voix parlementaire. Cette femme, Marie-Claire Kirkland-Casgrain, qui est également ministre, met fin en 1964 à l’incapacité juridique des femmes mariées.  En 1975, toute discrimination fondée sur le sexe est interdite et en 1985, les candidates élues à l’Assemblée nationale dépassent la dizaine. Depuis cette date, la présence de femmes sur la scène politique a permis de faire de nombreux progrès en ce qui concerne le droit des femmes. 
La fin du féminisme ?
Qu’elle soit féministe extrémiste ou simplement femme travaillant dans un centre d’hébergement, toutes aujourd’hui pâtissent au même titre de la mauvaise image du féminisme au Québec, voire de l’antiféminisme (développement de groupes « masculinistes »). Pour beaucoup, la question de l’égalité de la femme au Québec est un problème résolu, si bien qu’il a été question en 2008 de supprimer le ministère de la Condition Féminine. Bien que maintenu, un grand nombre de modifications (essentiellement des restrictions) ont été apportées à ce ministère : par exemple, le programme de promotion de la femme n'aura plus pour mandat de promouvoir l'égalité de la femme, mais plutôt sa «participation à la vie sociale, économique et culturelle» dans sa collectivité. Ce qui signifie que les organismes qui effectuent de la recherche ou travaillent à la défense des droits des femmes ne seront plus financés. Le nouveau programme pancanadien de financement des services de garde a été remplacé par une allocation mensuelle taxable de 100 $ par enfant de moins de six ans. De même, le projet de loi sur l'équité salariale a été supprimé. 
Certes le Canada dans son ensemble a connu ces dernières décennies une véritable révolution pour les femmes, qui est désormais un des pays leaders en matière d’égalité des sexes. Pourtant, le dossier de la condition féminine est-il réellement clos ? De nombreux aspects restent encore à être améliorés, en particulier en ce qui concerne la violence faite aux femmes (le Canada compte 473 foyers qui accueillent chaque année 60 000 femmes violentées) et la question des femmes autochtones qui reste un problème majeur. 
« Que dirions-nous aux féministes du monde entier, à celles qui se battent contre l’excision, contre les crimes d’honneur, pour l’accès le plus élémentaire des filles à l’éducation, si on arrêtait le combat ? Nous leur dirions qu’en plein milieu de la course, alors que le fil d’arrivée est à portée de main, nous abandonnons. », N. Miron
Brève histoire du droit des femmes au Québec

Après avoir autorisé en 1791 certains grands propriétaires sans distinction de sexe à voter, l’Etat interdit formellement à toute femme le droit de vote en 1849.  Dans les années 1910, un mouvement de suffragistes apparaît, obtenant dans certaines régions du Canada le droit de vote pour les femmes. Ce n’est toutefois que le 25 avril 1940 que les québécoises obtiennent à leur tour le droit de vote. Malgré cette première victoire, il faudra attendre 1961 pour qu’elles obtiennent la première voix parlementaire. Cette femme, Marie-Claire Kirkland-Casgrain, qui est également ministre, met fin en 1964 à l’incapacité juridique des femmes mariées.  En 1975, toute discrimination fondée sur le sexe est interdite et en 1985, les candidates élues à l’Assemblée nationale dépassent la dizaine. Depuis cette date, la présence de femmes sur la scène politique a permis de faire de nombreux progrès en ce qui concerne le droit des femmes. 
La fin du féminisme ?

Qu’elle soit féministe extrémiste ou simplement femme travaillant dans un centre d’hébergement, toutes aujourd’hui pâtissent au même titre de la mauvaise image du féminisme au Québec, voire de l’antiféminisme (développement de groupes « masculinistes »). Pour beaucoup, la question de l’égalité de la femme au Québec est un problème résolu, si bien qu’il a été question en 2008 de supprimer le ministère de la Condition Féminine. Bien que maintenu, un grand nombre de modifications (essentiellement des restrictions) ont été apportées à ce ministère : par exemple, le programme de promotion de la femme n'aura plus pour mandat de promouvoir l'égalité de la femme, mais plutôt sa «participation à la vie sociale, économique et culturelle» dans sa collectivité. Ce qui signifie que les organismes qui effectuent de la recherche ou travaillent à la défense des droits des femmes ne seront plus financés. Le nouveau programme pancanadien de financement des services de garde a été remplacé par une allocation mensuelle taxable de 100 $ par enfant de moins de six ans. De même, le projet de loi sur l'équité salariale a été supprimé. 
Certes le Canada dans son ensemble a connu ces dernières décennies une véritable révolution pour les femmes, qui est désormais un des pays leaders en matière d’égalité des sexes. Pourtant, le dossier de la condition féminine est-il réellement clos ? De nombreux aspects restent encore à être améliorés, en particulier en ce qui concerne la violence faite aux femmes (le Canada compte 473 foyers qui accueillent chaque année 60 000 femmes violentées) et la question des femmes autochtones qui reste un problème majeur. 
« Que dirions-nous aux féministes du monde entier, à celles qui se battent contre l’excision, contre les crimes d’honneur, pour l’accès le plus élémentaire des filles à l’éducation, si on arrêtait le combat ? Nous leur dirions qu’en plein milieu de la course, alors que le fil d’arrivée est à portée de main, nous abandonnons. », N. Miron

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