Femmes tibétaines
(Inde, Tibetan Women Association) 

 

TWA (Tibetan Women's Association) (site Internet de la TWA  )

 

 

Fondée à l’origine à l’occasion de la protestation pacifique le 12 mars 1959 contre l’occupation chinoise, la Tibetan Women Association a été éclatée entre les femmes arrêtées, détenues et torturées sans avoir été jugées dans un tribunal et les autres ayant, pour beaucoup, pris la route de l’exil. Reformée en 1984, TWA est plus que jamais active. Les femmes de l’association se font ambassadrices du peuple tibétain en détresse, dénonçant les pratiques de la Chine sur la scène internationale (rapports à l’ONU, campagnes de communication) et oeuvrant pour la perpétuation de la culture tibétaine. 

L’occupation du Tibet et le Tibet en exil

Le 7 octobre 1950, les forces chinoises envahissaient le Tibet, un an après la proclamation de la République populaire de Chine à Beijing. Les appels à l'aide lancés alors par les Tibétains ne reçoivent aucun écho de la part de l'Inde ou des Nations unies. Cette intervention militaire fut suivie, en mai 1951, par un traité confirmant l'intégration du Tibet à la Chine. Le 10 mars 1959, dans tout le Tibet la population se soulève, mais la révolte subit une répression sanglante. Le Dalaï-Lama réussit à s’enfuir et part en exil en Inde, suivi peu à peu par un grand nombre de tibétains, qui sont aujourd’hui 120 000 de par le monde. Le Dalaï-Lama a créé un gouvernement en exil, basé à Dharamsala, au Nord de l’Inde. Pour ceux qui sont restés sur la terre natale, ils subissent sans cesse des violations de leurs droits fondamentaux, tandis que les tibétains en exil cherchent à obtenir sur la scène internationale un soutien à leur peuple. 

 

 

La situation des femmes tibétaines en Chine

« Les femmes tibétaines vivant au Tibet vivent constamment dans la peur et l’intimidation, car non seulement elles subissent les obstacles en tant que femmes mais aussi en tant que tibétaines.”, B. Tsering Yeshi, présidente de TWA

Les prisonnières politiques : tout tibétain qui conteste le pouvoir politique est susceptible d’être emprisonné.  Ainsi, le 19 juillet 2007, deux femmes tibétaines (O’dho er Apha Bhomo) ont été arrêtées pour avoir protesté pacifiquement contre la détention puis la peine capitale de Tenzin Delek Rinpoché,  un chef religieux tibétain. Or, la situation des prisonniers politiques est fort inquiétante, comme le démontrent les études menées à ce sujet : parmi les 145 prisonniers politiques listés par Amnesty International comme ayant simplement contesté pacifiquement l’occupation chinoise, il est estimé qu’un sur sept subit des tortures sévères, un nombre assez conséquent ayant déjà succombé de leurs blessures.  En ce qui concerne plus particulièrement les femmes, le droit des femmes enceintes en prison défini par le décret des Nations Unies n’est pas respecté : beaucoup de femmes enceintes ont été battues jusqu’à provoquer un avortement soudain. 

 

Le contrôle forcé des naissances: la Chine a par ailleurs mis en place une politique renforcée de contrôle des naissances: stérilisations, avortements imposés...Toute personne refusant de se soumettre à cette politique est punie en conséquence : amendes, suppression des aides pour l’enfant, perte de son travail, diminution de sa paie ou encore expulsion du logement. Par exemple, une femme peut être soumise à 1200$ d’amende pour avoir refusé d’avorter alors que le salaire moyen mensuel est inférieur à 72$ pour les Tibétaines. En conséquence de ces mesures coercitives, il a été estimé que 4 à 20% des Tibétaines sont aujourd’hui stérilisées, les autres étant par milliers forcées de recourir à la contraception. Plus qu’un contrôle de la population, il s’agit de l’anéantissement d’un peuple...

Education: les Tibétains ont interdiction de porter les habits, d’observer les jours de fête et de manger la nourriture propres à leur culture. 33% des tibétains ne reçoivent aucune instruction, et en ce qui concerne les fillettes, leur taux de scolarisation est le plus bas du pays et le taux d’abandon un des plus élevé. 

Emploi: la pauvreté est croissante parmi les tibétains. En effet, une des conditions primordiales à l’emploi est devenue la maîtrise de la langue chinoise, ce qui les place forcément dans une situation de discrimination. Les études de TWA (Tibetan Women’s Association) ont montré que les femmes tibétaines sont moins payées que les travailleurs chinois mais aussi que les hommes tibétains. 

Prostitution : Autrefois inexistante dans la société tibétaine, la prostitution (de même que la drogue ou l’alcool qui était très peu consommé) est en augmentation constante au Tibet, en particulier à Lhassa. En 1998, il y avait 658 bordels, aujourd’hui il y en a 1600 dans toute la ville. Les autorités semblent développer une tolérance croissante face à ces maisons closes. Parmi les prostituées, 25% sont tibétaines, trouvant là un des seuls moyens pour survivre.  

« De récents rapports indiquent qu’un nombre croissant de femmes des zones rurales du Tibet travaillent comme prostituées. Un rapport a montré également que beaucoup d’entre elles ont 13-14 ans et sont payées moins d’un dollar par rapport sexuel. » (Tibetan Information Network)

La vie de famille même de l’ensemble des tibétaines s’en trouve perturbée, la montée en puissance de l’alcoolisme, de la drogue et de la fréquentation croissante des prostituées par les Tibétains se traduit par une augmentation considérable de la violence domestique et des maladies sexuellement transmissibles. 

Le combat des femmes tibétaines en exil au sein de la Tibetan Women’s Association (TWA)

Fondée à l’origine à l’occasion de la protestation pacifique le 12 mars 1959 contre l’occupation chinoise, l’association a été éclatée entre les femmes arrêtées, détenues et torturées sans avoir été jugées dans un tribunal et les autres ayant, pour beaucoup, pris la route de l’exil. Ce n’est qu’en 1984, après une période de transition, que l’association se reconstitue peu à peu; Aujourd’hui, elle compte 13000 membres dans le monde entier, le siège se situant à Mac Leod Ganj, au coeur du Tibet en exil.   

L’objectif des femmes de l’association est triple : 

- Faire prendre conscience des violations des droits humains subies par les femmes tibétaines en raison de leur race ainsi que de leur genre. TWA se fait pour cela très présente dans les affaires nationales et internationales, soumettant régulièrement des rapports et recommandations aux NationsUnies.
- Contribuer à la promotion et perpétuation de la culture tibétaine, assurer l’implication sociale et l’épanouissement de la femme tibétaine (éducation, santé, participation politique)

- Se faire ambassadrices de leur peuple en détresse, et mobiliser les consciences pour mettre fin aux violations criantes par la Chine des droits humains les plus basiques

Ainsi, l’association organise et participe à de nombreux événements, comme la campagne « Beijing 2008 » qui vise à utiliser les jeux olympiques pour dénoncer les pratiques chinoises, mais aussi accuser les autres pays d’avoir cautionné une telle politique en acceptant que les JO se déroulent en Chine. 

«  Les voix des Tibétaines doivent être entendues par la communauté internationale, non seulement parce que leur cause est juste, mais aussi parce qu’elles représentent une composante indispensable à l’objectif de paix mondiale, les Tibétaines représentant depuis longtemps des exemples de défense de la non-violence et de la résolution pacifique des conflits. », B. Tsering Yeshi, Présidente de TWA

 

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