L’émancipation par l’activité économique :
les coopératives de femmes au Burkina Faso

(Burkina Faso, association ADAF) 

Interview d’Asseytou  Kagone/Ouedraogo, trésorière de l’Association pour le Développement et l’Alphabétisation de la Femme (A.D.A.F.)
Pouvez-vous nous raconter votre parcours en quelques phrases?
Par le biais de l’association, des femmes ont reçu des formations, ont acquis des connaissances sur la fabrication du soumbala, du beurre de karité, du savon... ce qui leur a permis de survenir à certains besoins tel que s’habiller, se nourrir, à travers les revenus qu’elles obtiennent après la vente.
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre/créer cette association ?
Parce que la pauvreté touche beaucoup de femmes. Elles en souffrent énormément. Elles doivent se prendre en charge et prendre leurs enfants en charge. Certaines ont des maris qui n’arrivent pas à joindre les 2 bouts, d’autres ont des maris polygames et c’est très dur, elles sont laissées à elles-mêmes.
Quels sont les objectifs et actions de l’association ?
Nous voulons aider la femme à acquérir des connaissances sur un métier
- promouvoir l’éducation des jeunes filles
- permettre à la femme de s’épanouir économiquement (la sortir de la pauvreté économique et intellectuelle)
- promouvoir l’émancipation de la femme
- préserver les femmes des maladies telles que VIH/Sida, IST
Ainsi, nous menons diverses actions :
- Séances de formation (d’apprentissage de métiers)
- Prise en charge des frais de scolarisation de quelques filles démunies, selon les moyens de l’association
- Alphabétisation des femmes
- Participe à la lutte pour l’émancipation des femmes
- Sensibilise les femmes sur les maladies
Personnellement, quel est votre travail au quotidien ?
Je suis trésorière de l’association. Je pratique également la teinture comme les autres membres de l’association.
Quels sont les résultats de votre action ?
Il y a des résultats satisfaisant, nous progressons mais nous n’avons pas encore atteint, nos objectifs à 100%. Mais à travers la volonté et l’engouement des femmes, nous sommes optimistes.
Quels sont les problèmes rencontrés ? De quoi avez-vous besoin pour les résoudre ?
- manque de matériels
- insuffisance de fonds, moyen financier Nous avons besoin d’un soutien financier !
L’association a-t-elle des projets de développement ?
- assurer, consolider la post-alphabétisation
- prendre au moins la scolarisation de 200 filles issue de familles défavorisées
- améliorer nos conditions de travail
D’un point de vue personnel, qu’est-ce que vous pensez du statut des femmes au sein de la communauté nomade ? dans votre pays ? en Afrique ? Qu’est-ce qui vous révolte le plus ?
La femme n’a pas la même considération, même valeur que l’homme. Elle a une image négative, elle est sous estimée. Il y a une discrimination de la femme dans la division du travail. Elle subit des violences diverses de la part des hommes.
Ce qui nous révolte le plus c’est la sous-estimation, la discrimination et l’image négative des femmes. La femme est exploitée.
Selon vous, quels sont les points majeurs sur lesquels il faut concentrer les actions ?
- centrer les actions sur l’éducation des filles (encourager et favoriser l’éducation des filles)
- renforcer les moyens d’action en faveur de l’émancipation de la femme
- Ratifier et appliquer les conventions pour éliminer toutes les discriminations à l’égard des femmes
- Responsabiliser et faire participer les hommes à l’émancipation de la Femme
Est-ce que vous avez envie de dire qch de particulier, de faire passer un message ?
Femmes du monde entier, unissez vous pour améliorer vos conditions de vie et valoriser votre image. Seule la solidarité, l’unité dans les actions peuvent changer de manière positive le statut de la femme.

 

Interview d’Asseytou  Kagone/Ouedraogo
trésorière de l’Association pour le Développement et l’Alphabétisation de la Femme (A.D.A.F.)
 

Quels sont les objectifs et actions de votre association?

Nous voulons :

  • aider la femme à acquérir des connaissances sur un métier
  • promouvoir l’éducation des jeunes filles
  • permettre à la femme de s’épanouir économiquement (la sortir de la pauvreté économique et intellectuelle)
  • promouvoir l’émancipation de la femme
  • préserver les femmes des maladies telles que VIH/Sida, IST

Ainsi, nous menons diverses actions :

  • Séances de formation (d’apprentissage de métiers)
  • Prise en charge des frais de scolarisation de quelques filles démunies, selon les moyens de l’association
  • Alphabétisation des femmes
  • Participe à la lutte pour l’émancipation des femmes
  • Sensibilise les femmes sur les maladies

Personnellement, quel est votre travail au quotidien ?

Je suis trésorière de l’association. Je pratique également la teinture comme les autres membres de l’association.

Pourquoi avez-vous décidé de créer cette association ?

Parce que la pauvreté touche beaucoup de femmes. Elles en souffrent énormément. Elles doivent se prendre en charge et prendre leurs enfants en charge. Certaines ont des maris qui n’arrivent pas à joindre les 2 bouts, d’autres ont des maris polygames et c’est très dur, elles sont laissées à elles-mêmes.

Et quels résultats avez-vous obtenus jusqu'à présent?

Par le biais de l’association, des femmes ont reçu des formations, ont acquis des connaissances sur la fabrication du soumbala, du beurre de karité, du savon... ce qui leur a permis de survenir à certains besoins tel que s’habiller, se nourrir, à travers les revenus qu’elles obtiennent après la vente.

Il y a donc des résultats satisfaisant, nous progressons même si nous n’avons pas encore atteint nos objectifs à 100%. Mais à travers la volonté et l’engouement des femmes, nous sommes optimistes.

Quels sont les problèmes rencontrés ? De quoi avez-vous besoin pour les résoudre ?

  • manque de matériels
  • insuffisance de fonds, moyen financier Nous avons besoin d’un soutien financier !

L’association a-t-elle des projets de développement ?

  • assurer, consolider la post-alphabétisation
  • prendre au moins la scolarisation de 200 filles issue de familles défavorisées
  • améliorer nos conditions de travail

Que pensez-vous personnellement du statut des femmes au sein de votre communauté et plus généralement au Burkina Faso? Qu’est-ce qui vous révolte le plus ?

La femme n’a pas la même considération, la même valeur que l’homme. Elle a une image négative, elle est sous-estimée. Il y a une discrimination de la femme dans la division du travail. Elle subit des violences diverses de la part des hommes.
Ce qui nous révolte le plus c’est la sous-estimation, la discrimination et l’image négative des femmes. La femme est exploitée.

Selon vous, quels sont les points majeurs sur lesquels il faut concentrer les actions ?

  • centrer les actions sur l’éducation des filles (encourager et favoriser l’éducation des filles)
  • renforcer les moyens d’action en faveur de l’émancipation de la femme
  • ratifier et appliquer les conventions pour éliminer toutes les discriminations à l’égard des femmes
  • responsabiliser et faire participer les hommes à l’émancipation de la Femme

Est-ce que vous avez envie de dire qch de particulier, de faire passer un message ?

Femmes du monde entier, unissez vous pour améliorer vos conditions de vie et valoriser votre image. Seule la solidarité, l’unité dans les actions peuvent changer de manière positive le statut de la femme.

 

Les coopératives de femmes au Burkina Faso 
 

Une situation socio-économique difficile pour les femmes en Afrique

Selon le Forum pour le Partenariat avec l’Afrique (septembre 2007), il existe une grande disparité économique et sociale entre les hommes et les femmes sur le continent africain :

  • Les femmes détiennent moins de 1 % des terres du continent.
  • Les agricultrices perçoivent seulement 1 % des crédits alloués à l’agriculture.
  • La journée de travail d’une Africaine est 1,5 fois plus longue que celle d’un homme. En milieu rural, en plus des travaux ménagers (s’occuper des enfants, préparer les céréales, collecter l’eau et le bois, etc.), la femme participe activement aux travaux champêtres, à l’élevage et s’adonne également à l’artisanat. 
  • Seulement 51 % des femmes de plus de 15 ans savent lire et écrire contre 67 % des hommes.

Même si les situations diffèrent en fonction des ethnies, de façon générale, la femme participe à la création de la richesse familiale mais n’en a pas la gestion ni le contrôle. Ce rôle reste principalement réservé à l’homme. Les droits économiques lui sont plus ou moins reconnus, mais la femme reste tout de même économiquement dépendante de son mari, qui peut disposer librement de ses revenus.  Au niveau décisionnaire, elle ne participe pas non plus souvent aux décisions importantes, sauf celles concernant la famille. 

Se regrouper en coopérative : mutualiser les moyens et améliorer la rentabilité 

Les coopératives fournissent 800 millions d’emplois dans le monde et 3 milliards de personnes tirent du système coopératif leurs moyens de subsistance (source : GNC/Nations-Unies, 2009). Au Burkina Faso, un nombre croissant de femmes, le plus souvent sous l’impulsion d’associations, se regroupent sous forme de coopératives autour d’une ou plusieurs activités (couture, beurre de karité, séchage de fruits et légumes…). C’est notamment le cas des femmes bénéficiaires de l’ADAF et de Tin Hinan, une autre association dont nous avons suivi les activités au Burkina Faso. Les productrices ont ainsi accès à des équipements, un cadre de travail structuré et un partage des risques et des bénéfices. Le travail en coopérative permet d'accroître la productivité, d'assurer un bon contrôle de la qualité et donne accès à des marchés rémunérateurs. Les ressources financières investies profitent à un grand nombre de personnes et les résultats sont plus durables. La  filière karité en particulier a vu un développement remarquable de ces coopératives a cours des dernières années et a ainsi étendu ses retombées financières à des dizaines de milliers de productrices au Burkina Faso.  

De cette façon, les femmes réussissent peu à peu à acquérir, par leur autonomie financière, une plus grande liberté et un plus grand poids décisionnel au sein de la famille et de la communauté, notamment concernant l'éducation et la scolarisation des enfants.  Les groupements de femmes, qui se réunissent et participent d'ailleurs désormais aux prises de décision locales, permettent ainsi de modifier peu à peu les rapports homme/femme au sein de la communauté. 

Les coopératives de femmes: un espace d’échange et d’entre-aide.

Ces coopératives sont aussi un vecteur de partage des idées et des connaissances entre ses membres. Mais surtout, le plus souvent, une partie des surplus générés sont réinvestis dans des services sociaux communautaires : alphabétisation, services de santé, scolarisation des enfants. Elles sont donc un important moteur de développement. 

 


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